L'imagination humaine est sans limite. Les militaires, qui n'échappent pas à cette prodigieuse inventivité, transmettent toujours leurs meilleurs trucs à la police, qui voit rapidement le bénéfice qu'elle pourrait obtenir en termes de renseignement ou de répression. C'est tout cet univers à cheval entre le professeur tournesol et le docteur folamour qui s'expose pour partie au salon milpol (salon mondial de la sécurité intérieure des états). Ce billet suivi se propose de tenir à jour une description des principaux jouets en cours de déploiement, pour votre... sécurité.
Dernières mises à jour : La balle optronique, le LIPC, les lasers aveuglants, les armes thermobariques, l'A3D, le flash bang, le flash ball
Tout d'abord, pour donner le ton, écoutez une présentation du stand de SurveyCopter par son responsable. Interview réalisée pour Là-bas si j'y suis (France Inter).
Des cailloux qui bougent tout seuls ? Mieux que le coussin péteur, qu'il est fascinant l'univers des grands enfants ! En effet, depuis plusieurs années la police utilise de faux pavés, capables de se déplacer (ils sont télécommandés) et équipés de caméras invisibles. La portés du caillou est de 2 à 5 km. Cet engin a été utilisé lors des émeutes de 2005 en France.
La balle optronique
Baptisée Eyebowl, cette création de la société ODF Optronics est aussi un nouveau type de caméra d'espionnage. Elle est conçue pour être utilisée comme une sorte d'éclaireur dans des situations conflictuelles mais elle peut aussi servir à rechercher des victimes sur les décombres d'un tremblement de terre. En fait la caméra est placée dans une balle de la taille d'une boule de pétanque qui peut être lancée, et qui est capable de résister à des chocs violents et répétés. La caméra transmet images et son, elle est capable de voir même dans le noir complet.
Voici une vidéo de présentation.
Les caméras de vidéosurveillance sans fil ont atteint un tel niveau de miniaturisation que l'on peut les dissimuler à peu près partout : dans les plaques d'immatriculations, dans les ascenseurs, dans les lampadaires, les abribus... Voyez par exemple cette bûche.
La société teknisolar qui développe ces nouveautés est très créative. On leur doit un drone recouvert de plumes qui bat des ailes comme un véritable oiseau, un drone alimenté par l'énergie solaire, un drone suicide qui peut aller se crasher sur un char pour créer un marquage thermique qui servira à le détecter et lui envoyer un missile, ou encore un drone équipé de flash ball...
Les drones
En matière de surveillance, les idées et les technologies ne manquent pas. Depuis octobre dernier, un drone nommé ELSA (Engin Léger pour la Surveillance Aérienne) est testé par le ministère de l'intérieur, qui vient de décider de l'intégrer à l'arsenal des forces de police. Il pèse 600 grammes pour un mètre d'envergure et offre une autonomie énergétique de 30 minutes. Il est très facile à utiliser : on peut le lancer à la main ou le laisser rouler quelques mètres sur la chaussée. Il transmet ensuite des images en haute définition, que l'on peut recevoir avec un simple ordinateur portable. Il est totalement silencieux, peut voler de 8 à 80 km/h et monter jusqu'à 500 mètres d'altitude. Il en coutera au contribuable entre 15.000 et 20.000 euros par appareil.
Un rapport du Department of Homeland Security américain tendrait à démontrer que les drones, pour l'heure, connaissent 100 fois plus d'accident que les appareils pilotés. Plusieurs causes sont avancées, dont la défaillance des liaisons entre drones et opérateurs, les pannes mécaniques mais aussi les désorientations spatiales lorsque le pilotage est manuel.
Mais ce n'est pas tout, hormis la multitude de drones qui existe, qui ont testés et utilisés partout par des forces militaires et policières, certains sortent du traditionnel "avion léger sans pilote". Hormis les drones de teknisolar pour lesquels nous n'avons pas plus d'information, il y a d'autres types d'appareils comme ce drone marin nommé "Stringray". Télécommandé ou autonome, l'engin est équipé d'un système de stabilisation, de capteurs de navigation, d'un système de positionnement. Il peut prendre 150kg en charge et dispose de 8 heures d'autonomie. Il est prévu pour des applications militaires et pourra être équipé d'armes, ainsi que d'un système de reconnaissance de cibles, de surveillance et de renseignement. Comme tous les appareils de ce type il pourra être soit piloté, soit fonctionner de façon autonome. Ce qui est toujours rassurant pour une macine capable d'ouvrir le feu.
Cet autre drone nommé Quadri-France est développé par Antoine Di Zazzo, ingénieur des arts et métiers et directeur général de Taser France (on en parle ci-dessous). Il s'agit d'un nouveau drone doté de quatre moteurs, télécommandé et guidé par GPS, équipé d'une caméra infrarouge capable de tout observer à 360° et éventuellement d'un Taser (probablement sur le mode XREP, comme le système de vidéosurveillance), de façon à pouvoir électriser un délinquant, un manifestant, un intrus... à partir du ciel. L'engin a déjà été testé dans le ciel de Reims. Il peut voler de 0 (géostationnaire) à 80 km/h, monter jusqu'à 9000 pieds et repérer des différences thermiques au sol d'une précision de 5 degrés. Il sait zoomer automatiquement lorsqu'il repère un suspect (individu ou départ de feu), et transmettre à la police sa position GPS et l'image enregistrée.
Un article dans le Figaro
Voici un film qui présente une version américaine, visiblement bi-moteur, de cet appareil, sans adjonction d'un taser.
Le Taser
Impossible de poursuivre cet exposé sans évoquer le désormais célèbre pistolet Taser. Ce charmant jouet lance des électrodes sur sa cible à une vitesse de 50 m/s et à une distance maximum de 7 mètres, puis électrise sa victime en envoyant une série de décharges à 50.000 V / 2 mA pendant au moins 5 secondes. La personne s'effondre au sol, momentanément paralysée dans une intense douleur musculaire. Le signal électrique envoyé par le Taser interférerait avec l'onde T du système nerveux, qui correspond notamment à la repolarisation des ventricules cardiaques, moment de vulnérabilité dans le cycle des battements. L'arme est présentée comme un gadget, mais elle a déjà fait plus de 200 morts aux Etats-Unis. Ici une liste des victimes recensées en 2006. Voyez ce reportage de Canal+ diffusé en 2006.
<a href="http://cdn1.leweb2zero.tv/download/alfred_80462d39e5cf4bf.mp4"><img alt="Podcast" border="0" src="http://leweb2zero.tv/img/podcast-icon.gif" /></a>
Amnesty International, le RAIDH, Le Comité pour la Prévention de la Torture (ONU), la Ligue des Droits de l'Homme protestent et appellent à un moratoire sur ce type d'arme, dans l'attente d'une étude sérieuse et indépendante, qui aujourd'hui fait défaut. Las, plus de 4000 pistolets ont dores et déjà été distribuées aux policier et gendarmes, et d'autres commandes sont prévues.
Selon un rapport d’Amnesty International, les utilisations par la police contre des enfants indisciplinés, des handicapés mentaux, des toxicomanes, des suspects non armés qui avaient commis des crimes mineurs ou contre des personnes qui refusaient d’obtempérer immédiatement, ne sont pas rares. Les Tasers, qui ne laissent pas de marques, peuvent alors être utilisés comme un moyen de torture ou de mauvais traitements, en particulier contre les femmes.
Des éléments nous indiquent que les agents de police les utilisent de manière routinière. (...) De nombreux rapports font état de l’utilisation inappropriée et abusive de Tasers, ce qui inclut les décharges multiples (...)
Plusieurs experts médicaux pensent que les chocs engendrés par les tasers augmentent le risque d’arrêt cardiaque, en particulier si la personne est déjà agitée, sous l’influence de drogues ou si elle présente des problèmes de santé (...)
Dans de nombreux cas, les actions de la police ont enfreint les normes internationales contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants. Malgré les rapports sur l’utilisation inappropriée et abusive des tasers et le nombre croissant de décès qui y sont liés, leur utilisation ne cesse d’augmenter aux USA.
En décembre 2005, devant le nombre croissant de décès, Taser modifie sa communication et cesse de parler d'arme non létale pour présenter son pistolet comme une arme "moins mortelle". Cela n'a pas perturbé le ministère de l'intérieur français, qui annonce au mois d'octobre 2007 son intention d'autoriser les policiers municipaux à utiliser le Taser. La commission nationale de déontologie de la sécurité est inquiète, devant l'utilisation excessive du taser et la violation des règles élémentaires de déontologie.
Toutes les vidéos qui montraient des abus bien plus graves que celui-ci, aux Etats-Unis et au Canada, ont été effacées de Youtube (qui appartient à Google). La dernière en date montrait un homme tué par un taser dans un aéroport.
Certaines sont apparues sur DailyMotion, comme celle-ci, justement...
En août 2006, une mobilisation de parlementaires alertés pas les associations de défense des droits de l'homme a obtenu le classement du Taser en arme de 4ème catégorie, au même titre que les 357 Magnum, par exemple. Pendant ce temps, la société Taser est très active. D'un côté, elle a attaqué Amnesty International et le RAIDH en justice. Elle a perdu son procès contre Amnesty ; le second est en cours. D'un autre côté elle développe de nouvelles armes et décline l'offre de ses tasers. Il existe une version militaire plus puissante (50000V / 2,7mA), et récemment une version grand public est apparue : le Stoper-C2 (image à gauche). Il est moins puissant que son grand frère le X-26, mais tout aussi efficace selon Taser. En effet, les spécifications du C2, trouvées sur le site internet de Taser indiquent une puissance exactement identique à celle du X-26. C'est seulement le nombre d'impulsions envoyées par seconde qui est un peu plus bas. La portée (4,5m au lieu de 6 ou 7m), ainsi que son poids léger et sa compacité (en plus de sa coque rose ou léopard) différencient également ce Taser. Très proche de son grand frère, le Taser X-26, arme de 4ème catégorie, celle-ci est en vente libre en France. Cette information m'a semblé tellement incroyable que j'ai téléphoné au revendeur parisien, SMP Technologies, situé dans le 16ème arrondissement pour en savoir plus. Hé bien, pas de problème, si je veux acheter un Stoper-C2 il m'en coûtera 499€ plus une formation gratuite obligatoire d'une heure et demie. Je pourrai repartir immédiatement avec l'arme en poche. Voilà qui va plaire à tous les délinquants... un Taser c'est tout de même mieux qu'un pit bull... en plus le pistolet fait même lecteur mp3. Ne vous trompez pas de bouton tout de même.
Enfin, si le Taser vous fait peur, vous pourrez toujours acheter une combinaison de protection, disponible chez... Taser.
Ca n'est pas tout. Taser innove a également inventé un projectile compatible avec tous les fusils de calibre 12 : le XREP. Cette "balle" d'un nouveau genre provoquera une décharge électrique identique à celle d'un taser. On va pouvoir taser en snippant ! Portée : 30 mètres.
Cette vidéo montre bien comment fonctionne le petit bijou
D'autres sociétés comme le Harlington Group développent le même concept, voyez cette balle non pénétrante capable de décharger 175 joules sur sa victime.
Voilà qui introduit encore d'autres innovations prometteuses. Taser développe actuellement deux autres types de matériels : un robot télécommandé ou autonome armé d'un taser d'une part, c'est ce que vous avez vu dans la vidéo ; et un système de vidéosurveillance, le TRAD : Taser Remote Area Denial, capable de taser les intrus. Ce système peut aussi fonctionner de façon autonome ou télécommandée. Là où l'on va bien rigoler, c'est quand les gens vont commencer à se faire taser en rentrant chez eux ou au bureau, parce qu'ils auront oublié de couper l'alarme ! Vous pouvez voir d'abord le robot, ensuite le système de vidéosurveillance armé.
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<="" etit="" illustre,="" film=""><="" etit="" illustre,="" film="">Encore plus fort, la version militaire pour protéger les sites sensibles d'une intrusion, le Taser Shockwave
Pour finir, voyez comment un étudiant américain a été traité, lorsqu'il a posé des questions gênantes à John Kerry lors d'une conférence... C'est édifiant. Cette situation illustre bien les mensonges de l'argumentation de Taser, qui prétend sauver des vies en épargnant des tirs par balles... comme si l'utilisation de cette arme allait seulement remplacer celle des armes à feu.
Le LIPC
Cette technologie constitue certainement le futur des pistolets Taser. Le Laser-Induced Plasma Channel utilise un laser pour créer dans l'air un chemin conducteur d'électricité. Il s'agit de pouvoir se passer d'un fil conducteur. Pour ce faire, on utilise des impulsions laser extrêmement courtes (de l'ordre de la femtoseconde : 10-15) associées à des pulsations de puissance moyenne avec des pics de très haute puissance. Cela crée de filaments lasers, qui eux-mêmes créent un plasma en traversant l'atmosphère. Ces plasmas sont de parfaits conducteurs qui permettent de diriger l'électricité. Il s'agit ici encore de pouvoir électriser quelqu'un à distance.
Ce sont les dispositifs que l'on voyait dans tous les films de science-fiction, notamment dans Star Trek, qui sont en train de devenir réalité. Ainsi la société Ionatron commercialise un système qu'elle nomme "portal denial system" et qui barre la route le long d'un couloir. On doit s'identifier pour désactiver le rayon lumineux, capable d'électiser. L'électricité qui circule dans ce plasma a été calibrée pour ne pas tuer, mais rien n'empêche d'en augmenter la puissance. Voyez cela sur la vidéo ci-dessous.
Voilà qui préfigure une future génération d'arme de poing, qui seront des pistolets lasers. Leur puissance réglable permettra de choisir entre une électrisation de type taser ou un électrocution mortelle. La technologie est en place, tout est maintenant question de miniaturisation. On peut s'attendre à voir débarquer ce genre d'arme à moyen terme...
Les lasers
Pourtant, ce n'est pas l'idée d'expérimenter des armes sur des populations civiles qui rebute l'armée américaine, contrairement à ce qu'elle prétend. Car en plus des terribles bombes à sous-munitions et des armes à uranium appauvri radioactives, qui oblitèrent le futur des populations civiles pour des décennies (ces techniques sont au Kosovo et à l'Irak ce que l'agent orange fut au Vietnam), les américains ont semble-t-il testé un système laser en Irak. La situation n'est pas claire, faute d'information publique.
Tout d'abord, il faut savoir que plusieurs systèmes laser ont une existence publique. Les moins surprenants sont les lasers verts aveuglants, qui ont été interdits en 1995 car ils rendaient leurs victimes définitivement aveugles. Depuis, les armées développent des technologies moins puissantes, de manière à pouvoir aveugler un ennemi de façon temporaire. C'est ainsi qu'est né le Phasr (ci-dessus), le Personal Defence Laser Pointer, et le Photonic Disruptor. Les deux derniers sont fabriqués par XADS. La sosiété propose 3 modèles capables d'agir à 200, 500 ou 2000 m. Les effets à long terme sur la vision ne sont pas connus. Ci-dessous deux photos, le petit Dazzeler (200m) destiné au maintien de l'ordre, et le plus puissant (2km) à vocation militaire.
A noter au passage cette étonnante arme non létale qui parait tout aussi inoffensive qu'une simple lampe de poche. Elle est pourtant capable de désorienter celui qui regarderait directement sa source de lumière. Elle est composé de LED puissantes qui émettent des pulsations lumineuses dont la longueur d'onde change très rapidement. Cela peut provoquer des nausées, un aveuglement temporaire, une désorientation et même des vomissements.
Il existe d'autres utilisations officielles du laser, comme le système THEL : Tactical High Energy Laser.
Elaboré conjointement par Israël et les Etats-Unis depuis plusieurs décennies, et de façon beaucoup plus intense depuis 1995 dans l'objectif de créer un système antimissile capable de protéger l'état hébreu des missiles envoyés par le Hezbollah. Ce système, dont le diamètre du rayon est que de quelques centimètres, peut chauffer intensément l'acier à plus de 200 mètres de distance. Il se compose d'un centre de commande, d'un radar, d'un pointeur infrarouge et du laser lui-même. Une version mobile nommée M-THEL a été développée pour offrir la couverture d'une zone plus large, en l'occurrence la frontière Israël/Liban. Plus d'infos.
Mais ce type d'arme cache une autre utilisation du laser, beaucoup moins propre. Les modèles militaires de type offensif sont développés à partir d'une technologie de laser à solide, qui permet d'atteindre des puissances et des niveaux de miniaturisation jusqu'alors inimaginables, avec les technolgies de laser à liquide ou à gaz. La société Northrop Grumman Corporation a été choisie par l’armée américaine pour développer la phase 3 de son projet de laser solide haute puissance. Disposant un budget de 56.68 millions de dollars sur 36 mois, l’objectif visé est d’équiper les navires, les véhicules et les avions américains de dispositifs lasers anti-missiles pour la fin 2010. Après la mise au point d'un laser de 67kW, record absolu, il s'agit d'atteindre les 100kW. Le dernier modèle est déjà capable de perforer 2,5 cm d'acier en 10 secondes (photo ci-contre ou ci-dessus). Comme dit Randy Buff, chargé du programme laser à état solide pour le U.S. Army's Space and Missile Defense Command,
« Nous avons franchi une étape considérable (...) Nous avons hâte d'aller dans le terrain et de faire quelque chose. »Dont acte ? Telle est la question que l'on peut se poser en visionnant ce documentaire de 26 minutes (ci-dessous en deux parties), qui commence par décrire des situations qui ressemblent fort à des essais grandeur nature de l'arme laser. Les armes en cours de développement produisent des rayons lasers invisibles, ce qui correspond bien à ce qu'on vécus ces irakiens...
C'est un changement total de paradigme qui est en train de s'opérer avec ce type d'armement. Les armes laser agissent à la vitesse de la lumière, ce qui leur permet d'abattre un nombre considérable de cibles en très peu de temps. Les systèmes déjà opérationnels sont entièrement automatisés, et il est à craindre que cette option demeure une possibilité pour les applications futures, embarquées dans un avion ou sur un véhicule de terrain. Les armes à énergie dirigée se développent et elles inaugurent une nouvelle ère. Le saut est du même ordre que celui qui a suivi l'apparition de la poudre et la généralisation des armes à feu. Cette fois-ci nous allons vivre dans un monde où le vecteur de l'aggression sera invisible, posté à des kilomètres, potentiellement automatisé (pas d'intervention humaine), et agissant à la vitesse de la lumière. Il y aura évidemment des parades : pour les lasers, la fumée, la poussière, la brume ; pour les micro-ondes une combinaison protectrice.
Notez au passage parmi les nouvelles armes de nature militaire, l'existence de bombes thermobariques. Ces armes sont utilisées en Afghanistan. La dernière a avoir été testée, la plus puissante jamais mise au point, équivalait en puissance une arme nucléaire.
L'engin commence par vaporiser du fuel dans l'atmosphère avant d'y mettre le feu. L'explosion aspire tout l'oxygène de l'atmosphère et provoque une onde de choc extrêmement puissante. Les victimes sont à la fois écrasées par le choc et brulés par la chaleur. Ils n'ont même pas de temps de s'asphyxier. L'avantage de ce genre de technologie est de pouvoir faire exploser des bombes aussi puissantes que de petits engin nucléaires sans créer de radioactivité. Mais alors, pourquoi la doctrine militaire des Etats-Unis et de l'OTAN, travaille depuis des années à banaliser l'arme nucléaire de façon à pouvoir utiliser de mini-bombes sur le champ de bataille ?
Le PEP
Cet autre gadget est lui aussi digne de la science-fiction. PEP signifie Projectile à Energie Pulsée. C'est une arme développée par la Mission Research Corporation. Il s'agit d'un laser chimique de 230kg ayant une portée d'environ 2km. La rayon laser invisible crée autour de lui un plasma (gaz fortement ionisé) qui explose dès qu'il entre en contact avec un obstacle solide. Il en résulte un flash aveuglant, un bruit d'explosion percutant et une radiation électromagnétique qui paralyse la victime. L'expérience est parait-il très douloureuse. Utilisé à plus forte puissance, cette arme peut-être mortelle. C'est d'ailleurs sous cet angle qu'elle avait été développée à l'origine, on la connaissait alors sous le nom de Pulsed Impulsive Kill Laser (PIKL). Depuis 2003, l'armée américaine étudierait les moyens de maximiser la douleur provoquée par cet appareil tout en minimisant les dégats sur l'organisme ; en cherchant par exemple à stimuler spécifiquement les neurones de la douleur. C'est un véritable instrument de torture qui est en train d'émerger.
L'ADS
D'autres idées germent dans les cerveaux prolifiques des militaires, et nombreux sont les élus qui partagent leur hobbie... L'une de leurs dernières inventions nommée Active Denial System, consiste à employer des micro-ondes à 95Ghz et à les projeter sur une zone donnée. La portée de l'antenne que vous pouvez observer sur la photo, en l'occurrence montée sur un véhicule, est de 650 mètres environ, l'onde pénètrerait le corps de seulement 0,3mm. En deux secondes la surface de la peau atteint 55°C, ce qui déclenche un réflexe de fuite. Il faudrait, selon les concepteurs du système, environ 4 minutes pour que la peau commence à bruler. Les individus qui reçoivent ces ondes ressentent une intense sensation de brulure et doivent reculer et se disperser. On ne constate aucun effet secondaire, mais on ne sait rien sur ce que cette arme pourrait provoquer à long terme, d'autant que les seules tests disponibles sont ceux des constructeurs. Il apparait dans ces expérimentations que la cornée est beaucoup plus vulnérable que la peau et qu'elle risquerait d'être endommagée par ce type d'arme. Donc le conseil à retenir, puisque ce genre d'arme finira tôt ou tard par se déployer en France dans un arsenal anti-émeute : protégez vos yeux.
Source : global security.org
Ci-dessous un reportage du magazine américain 60 minutes, suivi d'une vidéo qui montre le système en action...
Le point sur lequel insiste ce reportage, et qui est édifiant, c'est qu'il existe vraiment deux niveaux de développement de ces nouvelles armes : celles, non létales, qui sont réservées aux populations des pays en paix, notamment des pays occidentaux et celles, mortelles, que les Etats-Unis utilisent sur leurs théâtres d'opérations, au premier rang desquels se trouve l'Irak. Il n'est pas question pour le Pentagone d'utiliser des armes à micro-ondes en Irak, malgré les vies humaines qui pourraient être épargnées (cette fois-ci, véritablement ; à l'inverse de la propagande de Taser auprès des polices). On voit bien que cette technologie, mis à part le risque élevé pour les yeux, ne semble pas présenter de danger majeur ; elle apparait plus inoffensive que le taser, par exemple. Le risque le plus élevé serait son détournement pour en faire un instrument de torture - mais les GI's ont prouvé qu'ils ne manquaient pas d'idées en matière de torture. Il existe comme une culture militaire qui consisterait à vouloir tuer absolument, et à ne pas faire confiance à des armes intermédiaires, non mortelles. La guerre, dans son aspect traditionnel a toujours consisté à "tuer ou être tué", ce qui explique peut-être cet atavisme. Cependant les conflits d'un genre nouveau, comme l'occupation américaine en Irak, marquent un nouveau type de confrontation qui ressemble beaucoup aux dynamiques de répression ou de maintien de l'ordre. Les militaires ignorent sans cesse s'ils sont confrontés à des civils inoffensifs ou à des terroristes, et cela les amène à commettre d'innombrables bavures. Dans ce cas de figure, des armes non létales seraient d'une aide considérable. Mais elles ne sont pas employées. Elles le sont par les polices occidentales contre leurs populations, là où cette utilisation marque une dégradation des rapports police/population, en augmentant les abus et les violences.
Notons au passage qu'il existe d'autres armes utilisant les micro-ondes, comme les High Power Microwave Bombs, destinés à griller tout matériel électronique dans un rayon donné. L'effet, en moins puissant, est le même qu'une impulsion EMP.
Les armes sonores
Les israéliens, craignant une invasion de pacifistes palestiniens et israéliens rassemblés sous des banderoles et dépourvus d'armes, ont mis au point une arme capable de les repousser sans les blesser. Il s'agit de "The scream", "Le cri" un son émis par un véhicule spécialement équipé. Le son se propage par les os du crâne (aucune protection auditive n'est efficace), atteint l'oreille interne et provoque nausées, vomissements et désorientations. Si l'on en croit des victimes, ce n'est pas très efficace, "seulement très bruyant".
Le système AHD (Acoustic Haling Device), qui utilise la technologie LRAD, est plus sophistiqué. Il permet aux forces armées de projeter un message sonore à environ 2 kilomètres en étant certain qu'il sera parfaitement intelligible et qu'il n'atteindra que la zone visée, contrairement aux sons naturels qui se propagent de façon sphérique autour de la source. Cette technologie, qui couple un générateur de son électrique avec des ondes électromagnétiques permet soit d'avertir en diffusant un message soit de nuir en émettant des sons dont le volume est douloureux. Des systèmes de sécurité combinant écoute à distance, caméras vidéos infrarouges et AHD sont en vente. Il existe plusieurs entreprises sur ce créneau.
Dans le même registre, la société Picatinny a développé une arme nommée Aversive Audible Acoustic Device (A3D), capable de projeter un son de façon encore plus précise. On peut régler l'appareil pour déterminer sa directivité et cibler une foule ou un seul individu. Ce grand sexe toujours en érection permet de transmettre un message sonore, que seule la personne ou le groupe visé sera en mesure d'entendre. Réglé autrement, l'appareil est capable d'émettre des sons repoussants.
Enfin, dernier développement en date de ce type d'arme, le Mosquito, créé par Compound Security, et en vente libre en France depuis mai 2006 est pour l'instant disponible uniquement par correspondance (chez nous on le nomme "Beethoven"). Ce nouveau jouet interdit aux enfants émet un son situé entre 17 et 18 kHz à une puissance de 95dB maximum. La particularité de ces fréquences très élevées est de n'être entendues que par les moins de 25 ans, et comme le son est extrêmement désagréable, cette arme chasse les adolescents d'un secteur déterminé sans incomoder les adultes. Le dispositif est utilisé en Grande-Bretagne, en Suisse et aux Pays-Bas, où il provoque systématiquement la polémique, surtout qu'il peut être installé par des particuliers, sur leur seule initiative.
Voyez ci-dessous, un reportage réalisé par France 2
Plus agressif, un autre type d'arme est en développement depuis des années. Ce sont les armes à ULF (Ultra Low Frequency, <20Hz), qui emploient des infrasons inaudibles, dont seuls les vibrations peuvent être ressenties. A basse intensité ces sons sont simplements incommodants et poussent à fuire la zone où ils sont audibles. Le Royaume-Uni a utilisé cette technologie contres des manifestants en Irlande du Nord. A une intensité plus élevée, située au-delà du seuil de douleur, ces ondes provoquent des troubles de la vision, des désorientations, des nausées et des lésions internes. A très forte intensité, elles peuvent couper la respiration, provoquer des douleurs abdominales, faire vibrer (très douloureux) ou exploser les os.
C'est ce que fait le VLF modulator en cours de développement chez les russes depuis les années 90. Cet appareil envoie une "balle sonore" qui module sur une plage de 20 à 35Hz. Il utilise une parabole d'un diamètre de 2 mètres environ. En visant la tête, cet appareil serait capable de provoquer la sensation "d'entendre des voix".
Les russes et les américains mènent de nombreuses recherches sur ce créneau. Certaines fréquences seraient en mesure de détruire des infrastructures ou des organes par résonance. Dans l'avenir un réglage plus précis et une meilleur connaissance des lois ondulatoires qui prévalent dans le fonctionnement du corps humain laisse imaginer des applications plus ciblées : bloquer un neurotransmetteur, brouiller un signal nerveux particulier, stimuler les neurones de la douleur, du sommeil, perturber un organe particulier...
Ces armes sont pour l'instant peu utilisées à cause de leurs inconvénients : les besoins en énergie sont importants et le dispositif nécessite de nombreux et grands hauts parleurs. Qui plus est, cette arme est non discriminante, elle affecte tout autant les alliés que les ennemis.
Les armes odorantes
Georges Mothron (UMP), maire d'Argenteuil, probablement lassé de prendre chaque année un arrêté municipal interdisant le centre-ville aux SDF a décidé d'utiliser un produit nommé Malodore, développé par la société Firchim. Ce produit irritant et toxique laisse une odeur nauséabonde pendant plusieurs semaines là où il a été épandu. Il s'agissait selon le maire de "sécuriser" un accès au centre commercial de la ville en en chassant les sans-abris qui avaient l'habitude de se retouver là. Les employés municipaux ayant refusé de l'employer, c'est la galerie commerçante qui s'est chargée elle-même de répandre le produit. Le maire a démenti avoir voulu chasser les SDF, il a parlé de diffamation, mais il n'avait aucun argument. L'indignation générale a stoppé net ce genre d'expérimentation. Ce qui est le plus amusant, c'est que le maire avait pris un arrêté municipal en 2005 pour chasser les SDF en arguant de leur mauvaise odeur... décision annulée par la préfecture.
Dans la même catégorie on trouve aussi des produits irritants, comme l'Oleoresin Capsicum (OC), le CS-Mace, ou le CN-Mace.
Le flash ball
C'est peut-être la première arme non-létale a avoir été portée à la connaissance du grand public, le flash ball est un pistolet et métal ou en matériaux composites qui peut utiliser toutes sortes de projectiles. Le plus souvent on charge l'arme avec de grosses balles en caoutchouc. Les modèles français utilisent des balles de 44mm de diamètre qui pèsent 28 grammes. La version qui est utilisée par les forces de l'ordre est classée en quatrième catégorie, à coté d'un 357 magnum ou d'une fusil à pompe. Sa portée "utile" est de 30 mètres et son "pouvoir d'arrêt" est équivalent à celui d'un calibre 38. Comme toutes les armes non-létales, les flash ball peuvent tuer s'ils sont utilisés à bout portant ou contre une personne déjà affaiblie. Il ne s'agit pas simplement d'un gros coup de poing comme le suggèrent souvent les médias. A une distance de 12 mètres le coup qui équivaut à celui d'un boxeur professionnel, mais si l'on se rapproche la gravité augmente. Entre 7 et 10 mètres c'est le KO immédiat, en deçà de 7 mètres l'usage est fortement déconseillé et en dessous de 5 mètres l'arme peut causer des blessures graves. Il existe de nombreux témoignages de victimes en ce sens, notamment ceux qui ont été touché au niveau des tempes ou plus généralement de la tête. Autre exemple, cet adolescent de 16 ans qui a perdu un oeil.
Comme toujours avec ce type d'arme on se retrouve face au même paradoxe, censées être plus "douces" ces armes sont utilisées plus facilement par les forces de l'ordre et les victimes augmentent. Des personnes sont grièvement blessées alors que l'auteur pas osé faire usage d'un pistolet traditionnel. C'est un moyen de répression qui se surajoute à l'existant et qui ne remplace pas du tout l'usage d'une arme létale.
Il existe une version grand public du flash ball, classé en septième catégorie (comme les armes de foire ou de salon). Environ deux mille modèle seraient vendus en France chaque année...
Le flash bang
Dans le genre des armes à l'ancienne, on trouve aussi ce type de grenade qui produit une explosion lumineuse et sonore capable de désorienter la victime pendant une minute et de la déconnecter totalement pendant 5 secondes. Le flash lumineux de 6 à 8 millions de candelas, en saturant les cellules visuelles provoquerait une rupture de la transmission d'information. Les individus touchés par cette arme disent voire une image fixe, la dernière perçue pendant cette période, comme si les cellules étaient bloquées et qu'elles continuaient de transmettre toujours la même image. Le flash sonore de 170 à 180 dB provoquerait le désorientation en perturbant l'oreille interne.
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