Qu'elles sont belles !

Publié le 24 avril 2013 par Gentlemanw

Hasard d'une ballade parisienne, après avoir visité la fascinante  exposition "PARIS HAUTE COUTURE" à l'hôtel de ville, (foncez-y, elle est gorgée de merveilles, de robes de princesses et elle est gratuite), après ce voyage aux pays des perles, des plumes et des matières les plus soyeuses du monde, comme un rêve éveillé, je me suis presque perdu chez H&M en face sur l'autre trottoir. 

Pourquoi ? mais vous êtes indiscrètes.


Pour voir et sentir les tendances, apercevoir la collection capsule tout en imprimé vert et forêt tropicale, une horreur visuelle, sauf peut-être à St Barth entre deux cocotiers.

Pour comprendre la facilité de cette marque à être présente au bon moment avec des chaussures, des sandales, des shorts et des jupes d'été, des vestes courtes, d'autres modèles plus classiques, en version chinée chic ou en version cuir rebelle.

Pour apercevoir la lingerie et sa grande diversité, pour alimenter  NYLON-MODE.com mais aussi pour apprécier la qualité relative du confort de la finition des coutures de soutien-gorges (le critère numéro un pour vous), celle qui pique parfois ou gratte.


Je flânais donc, proposant des pièces à ma compagne, oui je n'étais pas seule. Un premier éventail de choix, direction les cabines d'essayage, tenue par un cerbère au féminin spécialiste du comptage de cintres. Je me retrouve à l'entrée, et tel un chat, je me pose entre deux piles de vêtements refoulés par ses dames. Je regarde cette allée vide qui traverse les huit cabines et leurs rideaux.

Elles sont trois, elles papotent depuis leurs mini-espaces, oubliant les autres, avec chacune un commentaire sur son image "trop moulant, pourtant je fais bien du 38", "trop large, et puis c'est trop vert", "oui mais le budget est de ... et si on mettais du jaune", "quel jaune ?..." la discussion croisée entre les cabines continue. J'entends des voix, et je vois enfin sortir chacune avec sa tenue. 

La première a gardé son jean pour essayer sa tunique verte, trop large sur un corps filiforme pour ne pas dire sous dose de régime ou de mal-être. Elle marche vers les autres avec son sac à la main, son perfecto, et son paquet de cigarette, déjà en manque après dix minutes ici.

La deuxième sort en legging noir avec la même tunique qui moule son fameux 38, et surtout son 95C posé dans une corbeille de dentelle rouge, oui j'aperçois la bretelle. Elles semblent avoir pris chacune la mauvaise taille, ou ce type de magasin taille petit.

La troisième pointe son nez, pieds nus, juste en robe verte, avec un débardeur jaune vif noué dessus. Elles papotent fort, argumentent sur la couleur, sur le budget, sur le haut, sur le bas, sur une autre pièce à ajouter, laquelle. Elles discutent encore, chacune choisissant sa version entre vert et jaune, pour une soirée brésilienne. Finalement l'une d'elle repart en rayon pour compléter tout cela. Une autre use et abuse de sms à une copine absente mais qui doit aussi choisir sa tenue.


Ma belle, tout au fond du couloir essaye une robe bleue, bofff, non, puis une autre robe, je fais des oui et des non du coin de la tête. Nous échangeons des sourires.

Les trois futures brésiliennes ressortent de leurs cabines, en parlant toujours à voix haute, et commentent à nouveau. Ells marchent, remettent des talons, se tournent et finalement me demandent mon avis par jeu, le seul homme présent, le chat endormi sur la pile de robes et de jupes, de pulls.

Alors je leur préconise la ceinture large aperçue deux rayons plus loin, pour marquer ou masquer les hanches, qui renforcera le côté voluptueux du débardeur noué . Elles sourient du conseil, doutent encore sur la longueur de la tunique, sur leur image, sur leur féminité, j'ajoute l'idée d'un legging de couleur verte ou jaune. Elles s'illuminent, car elles seront plus belles pour danser.

En bon chat, je souris.

Plus encore quand ma compagne ressort avec une robe bimatière en cuir noir. Une coupe ajustée juste pour elle, juste pour sa silhouette, juste pour ses courbes, avec un grand "oui" au-dessus des voix, tout le monde rit.

Nylonement