C’est ce qu’expliquent les experts dans l’édition du British Medical Journal du 22 avril, alors que, selon l’Agence de surveillance européenne ECDC, le nouveau virus aviaire H7N9 a déjà infecté en 2 mois 87 personnes en Chine et entraîné 17 décès. C’est déjà presque deux fois plus d’infections confirmées en Chine qu’avec le virus de la grippe aviaire H5N1 en une décennie.
« Le premier cas d’infection à H5N1 a été confirmée en 2003, et il y a eu seulement 45 cas confirmés dans l’ensemble de la Chine. H7N9 est beaucoup plus transmissible à l’homme, et il est beaucoup plus difficile à traquer « , écrit Ho Pak Leung, professeur agrégé au Département de microbiologie de l’Université de Hong Kong.
« Nous ne comprenons pas pourquoi il est si difficile à détecter »:
Ainsi, sur les 47.800 échantillons déjà prélevés dans plus de 1.000 exploitations agricoles et marchés à la volaille, seuls 39 échantillons ont été testés positifs pour le H7N9, a précisé le ministère chinois de l’Agriculture. A sa dispersion, s’ajoute l’absence de signe de maladie chez les oiseaux infectés.
Les experts ne pensent pas que cette difficulté à traquer le virus soit liée à la technique d’échantillonnage ou le niveau de test. Il se pourrait que les animaux infectés n’hébergent le virus que durant quelques jours, ce qui réduirait la probabilité de le détecter.
Le peu de données sur la transmission à l’homme, comme dans le cas du virus H5N1, préoccupe également les experts qui suggèrent que certains cas pourraient ne pas être liés à une exposition aux volailles. C’est l’un des points qui reste à éclaircir et nécessite une enquête plus large, a relevé Gregory Hartl, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a envoyé une équipe internationale d’experts à Pékin pour aider les autorités chinoises. Les autorités chinoises ont d’ores et déjà versé au domaine public 4 séquences complètes du génome du virus et documenté, dans un article publié dans le New England Journal of Medicine* les 3 premiers cas humains.
Les oiseaux migrateurs sont impliqués dans la propagation du virus. Il Hongxuan, chercheur à l’Institut de zoologie de l’Académie chinoise des sciences, explique que la propagation du virus qui part du delta du fleuve Yangtze pour aller vers le nord de la Chine, suit le modèle de migration des oiseaux sauvages aquatiques. Comme ces oiseaux vont migrer vers le sud, des cas supplémentaires sont attendus à Hong Kong et dans d’autres parties du monde.
Au 19 Avril, les autorités chinoises confirmaient les 87 cas humains d’infection à H7N9 dans 6 provinces de Chine orientale dont 17 décès, qui permettent d’estimer le taux de létalité à 20%. L’infection menace donc 330 millions de Chinois. L’Europe n’écarte pas la possibilité de l’importation de cas.
Source: BMJ 2013; 346: f2568BMJ 2013 22 April 2013H7N9 virus is more transmissible and harder to detect than H5N1, say experts
*New Engl J Med 11 avril 2013, doi: 10.1056/NEJMoa1304459 Human infection with a novel avian-origin influenza A (H7N9) virus
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