Titre : Coeur de pierre
Scénariste : Séverine Gauthier
Dessinateur : Jérémie Almanza
Parution : Avril 2013
Dès le premier regard, j’ai su que j’achèterai cette bande-dessinée. La couverture nous montre deux personnages. Le premier, triste, vit dans un monde sombre et glaude. La deuxième le regarde de son mon rose. Le graphisme proposé par Jérémie Almanza m’a séduit immédiatement. Après un coup d’œil à l’intérieur pour vérifier que les pages étaient bien dessinées de la même façon (il faut être prudent), voilà un achat rondement mené. Publié aux éditions Delcourt, section jeunesse, « Cœur de pierre » est scénarisé par Séverine Gauthier. Je ne connaissais pas ces auteurs avant de découvrir cet ouvrage.
Etonnant choix que d’estampiller cette bande-dessinée « jeunesse ». D’ailleurs, chez mon libraire, elle était classée avec les ouvrages adultes. « Cœur de pierre » est un conte, ceci explique peut-être cela. Un enfant naît et les médecins s’aperçoivent que son cœur ne bat pas, car il est fait de pierre. Il ne pourra ainsi jamais rien ressentir, ni aimer… Ses parents l’abandonnent alors, le laissant à sa triste existence. Parallèlement naît une petite fille au cœur d’artichaut. Adorée par ses parents, elle répand le bonheur autour d’elle par son sourire. Mais attention à son insouciance.
« Cœur de pierre » est une jolie histoire (qui fera intervenir un troisième protagoniste) racontée par un narrateur. Cette narration se fait même en vers ! Il n’y a pas de dialogue ici, même sous forme indirecte. Tout est centré sur les personnages. Chacun d’eux développe un univers graphique qui lui est propre. Verdâtre pour l’enfant au cœur de pierre, rose pour l’enfant au cœur d’artichaut. L’ouvrage fait la part belle aux ambiances, jouant sur les couleurs et les lumières pour renforcer le propos.
La force de l’ouvrage est sans conteste le très bon rapport entre l’image et le texte. Jérémie Almanza et Séverine Gauthier se sont bien trouvés, car il y a un lien fort entre la narration et les illustrations proposées. Les mises en pages sont variées et font la part belle aux grandes cases (voire même aux pleines pages). Et même si l’ouvrage ne fait qu’une trentaine de pages, on le savoure.
Le talent graphique de Jérémie Almanza m’a bluffé. Développant un univers proche de l’onirisme, son style convient parfaitement à un conte par essence même universel. Les couleurs et les lumières sont simplement splendides. Son style assez sombre permet également de donner une dimension plus forte à l’histoire qui pourrait paraître très enfantine s’il n’y avait que le texte.
J’ai été conquis par cet album. Même si c’est avant tout le travail graphique de Jérémie Almanza qui m’a séduit, ce conte se lit avec plaisir et réserve quelques surprises. Des auteurs que je vais m’empresser de suivre, tant leur collaboration paraît naturelle.
par Belzaran
Note : 16/20