Non, il ne s’agit pas d’une crise mais d’une transition. Notre économie change et il faut s’adapter. Certains l’ont compris, d’autres pas. Ce sont les conclusions du dernier ouvrage de l’économiste Nicolas Bouzou.
Par Bogdan Calinescu.
Un article de l'aleps.
Pour donner un avant-goût de ce qui nous attend, l’auteur propose un retour dans le passé. Il décortique d’autres grandes transformations qui ont eu lieu dans l’Histoire. C’est par exemple la ville de Venise entre le XIVe et le XVIe siècle. Quelques îlots et plusieurs maisons sont devenus le centre du monde. Économie puissante, banques, commerce, mondialisation… La « cité miraculeuse », symbole de l’intelligence et des persévérances humaines a résisté à travers les siècles. Car la ville a été construite sur l’eau à partir du VIe siècle… Avec le temps, la ville est devenue un exemple même pour l’économie d’aujourd’hui. L’État assure sa sécurité, les banques son financement et l’épargne dirigée vers les investissements, son développement économique.
Non, la croissance n’est pas notre ennemie. Aussi inimaginable que cela puisse paraître, on est encore obligés de le rappeler… Nicolas Bouzou redonne les arguments. C’est la croissance et non pas la décroissance qui protège la planète. Pour sortir de la pauvreté, on a bien besoin d’une économie développée, c’est la raison pour laquelle certains pays du tiers-monde ne cessent de s’enrichir. Il est vrai, il faut des sacrifices. Il existe aussi des inégalités, certains s’en sortent mieux que les autres. Mais l’important c’est de donner la chance à chacun et de stimuler le progrès technique. C’est celui-ci la clé de notre développement. Mais l’innovation ne peut être efficace sans un cadre propice, sans les financements nécessaires à sa réussite. Excellent l’exemple de l’inventeur de l’imprimerie, Gutenberg, qui meurt ruiné et dont l’invention se développera plus rapidement en Italie (à Venise) qu’en Allemagne où les princes et les banques ont vite saisi l’importance de cette invention.
Nicolas Bouzou nous promène à travers des siècles. Pour renforcer sa démonstration, il cite Adam Smith, von Mises, Zweig, Hayek, Marx, Darwin et des dizaines d’autres écrivains, philosophes, économistes, juristes, mathématiciens, etc.. Il le fait avec justesse (sauf pour Marx auquel il accorde beaucoup trop de place) mais, finalement, toute cette démonstration ne devrait-elle pas tenir du simple bon sens ? Pourquoi sommes-nous obligés de défendre l’innovation, le progrès technique et la croissance économique ? C’est peut-être le sujet d’un autre livre…
---
Sur le web.