C’était bien la peine tout ce mal. C’est pas faute de l’avoir répété mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Les politiques d’austérité ont trouvé leur limite mais Troïka et consorts s’entêtent dans leur enfermement idéologique d’oligarque.
En tout cas, pour la reprise, faudra attendre. Telle est la conclusion de 40 économistes interrogés la semaine dernière par Reuters et dont beaucoup ont revu leurs prévisions à la baisse depuis janvier.
Dans une déclaration au Comité du FMI à Washington, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a affirmé par ailleurs d’une manière générale que la réponse politique internationale n’est pas à la hauteur des enjeux mondiaux de croissance, de création d’emplois et de réduction de la pauvreté.
L’enquête menée par Reuters rapportée par Capital, laisse peu d’espoir quant à une baisse du niveau du chômage en Espagne et en Grèce, où plus d’un quart de la population active est sans emploi.
« En Grèce, les mesures d’austérité, qui incluent une baisse des retraites et des traitements dans la fonction publique ainsi que des hausses d’impôts, devraient contribuer à une contraction de 4,5% du PIB en 2013, selon les économistes interrogés par Reuters, dont les prévisions sont semblables à celles d’Athènes.
Au Portugal, des mesures d’austérité semblables affectent la consommation et les investissements, ce qui conduit les économistes à attendre une contraction de 2,4% cette année puis une croissance de 0,3% en 2014, ce qui correspond aux prévisions de Lisbonne.
En Espagne, les économistes interrogés par Reuters attendent une contraction de 1,5% en 2013, comme dans les deux dernières enquêtes de ce type. »
Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, est bien plus pessimiste encore. Selon lui, les politiques actuellement mises en œuvre pour répondre à la crise mondiale échouaient à enrayer la hausse du chômage dans les économies avancées et le blocage de la croissance dans les pays émergents et en développement. « Les politiques actuelles n’arrivent pas à juguler la hausse du chômage dans les pays avancés et freinent la croissance rapide dont les pays émergents et les pays en développement ont besoin pour faire face à l’augmentation de leur main-d’œuvre jeune».
Selon les estimations de l’OIT, plus de 200 millions de personnes seraient au chômage de par le Monde, dont 74 millions de jeunes.
Environ 470 millions de nouveaux emplois devront être créés entre 2015 et 2030 simplement pour absorber la croissance de la population mondiale en âge de travailler.
En outre, quelque 870 millions d’hommes et de femmes ne gagnent pas suffisamment pour se hisser au-dessus du seuil de pauvreté de 2 $ par jour.
M Ryder a aussi cité en exemple les succès des politiques menées en Amérique latine où la protection sociale et les salaires minimaux ont contribué à stimuler la croissance, et en Asie de l’Est et du Sud-Est où la demande intérieure a joué un rôle essentiel pour soutenir la croissance économique. Mais ça la Troïka ne veut même pas en entendre parler, pensez-vous, adieu lait, vaches et cochons.
Tout va pour le pire dans le pire des mondes possibles mais rien n’est fait réellement pour que les choses changent, l’austérité étant menée comme la seule politique possible.
Bien au contraire, c’est la fuite en avant suicidaire. Comme quand les empires vacillent avant de s’effondrer.
Sources: Capital – OIT
POUR ALLER PLUS LOIN
Les jeunes, premières victimes de la crise en Europe, février 2013