L’auteur précise d’emblée : « Tous les noms des personnages, tous les faits rapportés sont réels même s’ils ont été tamisés par le filtre de la mémoire. » A priori, ces histoires vécues par des héros ordinaires (le sous titre de l’album) avaient tout pour me plaire. Pourtant, en collant uniquement à la pure vérité, Casini perd la liberté narrative que lui aurait offert une part de fiction. Résultat, rien de bien passionnant dans ces souvenirs. C’est très décousu, on passe sans cesse de la guerre à l’après guerre et il est difficile de trouver un fil conducteur. Le passage avec son grand-père, qu’il allait attendre à la sortie de l’usine, est touchant en diable mais pour le reste je suis passé à coté de ce récit d’enfance sans doute trop introspectif pour moi.
Niveau dessin par contre j’ai beaucoup aimé. Tout l’album est réalisé à l’aquarelle, au crayon et en couleurs directes. Un traitement à l’ancienne que j’adore ! La campagne italienne est restituée avec fidélité et le travail sur la lumière absolument magnifique.
Au final ça restera quand même une déception. Graphiquement très séduisant et à bien des égards instructif mais la narration est trop personnelle et trop brouillonne pour que j’y trouve mon compte. Dommage…
Fragments :Histoires vécues par des héros ordinairesde Stephano Casini. Mosquito, 2013. 114 pages. 18 euros.