Décidément Hannah Arendt est dans l’air du temps. Je
la lis, Margarethe von Trotta lui consacre un film, France Culture en
parle. La question est celle du mal. Qui fait le mal, l’homme par nature, la
société… ?
Pour ma part, je crois que l’homme n’est ni bien, ni mal. Il
est complexe. Il est lui. C’est la société qui décide du bien et du mal. C’est ce
qu’elle croit bien ou mal pour son équilibre à elle. Le sociologue Robert Merton explique très bien la chose. La
société nous fixe des objectifs et les moyens de les atteindre. Nous sommes « conformes » si nous respectons les
uns et les autres.
Un mauvais dosage peut produire une délinquance massive. C’est
le cas lorsque l’entreprise nous conditionne à la consommation par sa pub et
Hollywood, tout en nous privant de boulot pour augmenter ses revenus. Durkheim
aurait parlé d’une délinquance pathologique et nous aurait enjoints d’agir. L’Allemagne
d’Hannah Arendt, pour sa part, avait peut-être conditionné
sa population à haïr l’humanité. Ce qui était conforme pour elle ne l’était
pas pour nous.