Après une Xperia Tablet S qui n’a pas vraiment convaincu, Sony revient à la charge sur ce segment avec la Xperia Tablet Z. Une lettre qui la rattache bien évidemment avec le nouveau smartphone de la marque, le Xperia Z, qui a su séduire la critique avec son écran Full HD et sa résistance à l’eau.
Sony capitalise sur donc sur le succès de son téléphone pour promouvoir sa tablette. Non seulement par le nom, mais aussi par le design ou encore la surcouche et diverses fonctionnalités ou capacités comme justement la résistance à l’eau. Toute la question est donc de savoir si la tablette est tout aussi recommandable que le smartphone.
À en juger par ses caractéristiques, le produit est déjà prometteur puisqu’il intègre un processeur Qualcomm Snapdragon S4 (ARM Cortex-A15) à quatre cœurs et cadencé à 1,5 GHz avec une Adreno 320 pour la partie graphique avec 2 Go de RAM, exactement comme le Xperia Z. L’écran affiche 1920 x 1200 pixels sur 10,1 pouces. Un format 16 : 10 qui offre une résolution d’environ 224 ppi. Le capteur arrière se compose de 8,1 mpx, capable de filmer en 1080p, tout comme la caméra frontale qui offre 2,2 mpx en revanche. Sony a prévu 16 ou 32 Go pour le stockage, extensible via carte SD (64 Go max), la batterie (non amovible) affiche une capacité de 6000 mAh.
La tablette sera vendue à partir la mi-mai pour 499 en version 16 Go, 549 en 32 Go et 629 euros pour le modèle 16 Go/4G LTE. C’est ce dernier modèle que Sony nous a fait parvenir.
N. B. Le modèle que nous avons entre les mains est un prototype, il est donc possible que le modèle final subisse quelques légers remaniements notamment au niveau de l’OS.
Design
Comme nous le disions en préambule, le japonais a choisi de bâtir une véritable gamme Z unis. Cette unification passe bien évidemment par le design. On retrouve donc sur la tablette les codes esthétiques initiés avec le smartphone. On retrouve ici une façade en verre, avec des bordures noires (il existera une version blanche), les tranches sont elles aussi en verre, et séparées de l’écran par de fins liserés de plastiques « soft-touch ». L’apparence globale est très satisfaisante, elle présente donc bien, du moins en façade.
Car la face arrière est un peu moins glorieuse. À la différence du Z cette fois, le dos de la tablette n’est pas en verre, mais fabriquée à partir du même revêtement en plastique « peau de pêche » que les liserés. Le sentiment « premium » donné par la façade passe vite à la trappe et on touche dès lors une tablette très classique. Rien de dramatique, le revêtement a fait ses preuves, mais comme toujours, les traces de doigts sont légion et le matériau facilite la sudation.
Sur les tranches on retrouve le triumvirat habituel : boutons de volume +/-, veille/allumage et prise jack. Petite nouveauté, la tablette embarque quatre petits haut-parleurs sur les tranches, 2 en bas et un de chaque côté. Pour garantir la résistance à l’eau, Sony a recouvert les entrées/sortie de petits caches, cela permet de les camoufler, mais ce n’est pas des plus pratique.
La Z brille en revanche par son poids qui n’est que de 495 grammes, c’est un record dans sa catégorie. Avec ses 172 x 266 x 6.9 mm elle est également parmi les plus fines ardoises du marché, c’est fort appréciable quand il s’agit de la transporter.
Plus fine que l’iPhone 5
Globalement la tablette Z est une réussite en termes de design, même si l’on regrette vraiment de ne pas avoir une face arrière en verres.
Utilisation et Hardware
Si sa finesse est certainement un plus quand il s’agit de transport elle lui joue des tours à l’usage. Une fois en main l’impression de solidité n’est plus, et il suffira de forcer légèrement sur l’ardoise pour la voir se tordre et l’entendre craquer d’un peu partout. Pire encore, sous la torsion l’écran tactile reconnait des « inputs » inexistants. Ce n’est pas systématique, mais ils surgissent parfois sans appuyer particulièrement fort, parfois en la tenant par un coin d’une main…
Bien sûr, on ne s’amuse pas forcément à tordre sa tablette dans tous les sens quand on l’utilise, mais cela procure un sentiment de produit au rabais qui n’est pas franchement digne de Sony et d’une tablette à 499 euros. On se demande donc bien pourquoi Sony a choisi le plastique plutôt que le verre à l’arrière. Surtout que les premiers prototypes de la tablette utilisaient du verre sur les deux faces.
Beau score sous Quadrant
Au-delà cette franche lacune, la tablette est un quasi-sans-faute au niveau du hardware. La puce de Qualcomm est très performante et permet des scores très honorables sur les principaux outils de benchmark. Notamment 5501 avec le parcours Ice Storm Extrême de 3Dmark.
Ces chiffres sont confirmés en pratique, aucune latence notable, les films en 720 et 1080P s’affichent sans problème et c’est tout aussi convaincant pour les jeux. En dépit de ces tests et de notre utilisation, la batterie de 6000 mAh a réussi à tenir le choc, pas trop de soucis à se faire. Le hardware tient donc largement la route.
De son côté, la surcouche Sony est largement semblable à celle du XPeria et est donc assez discrète. On relève cependant quelques défauts, nous en notons trois principaux. Android oblige, la page d’accueil est largement customisable, mais l’on se demande bien pourquoi le menu « applications » permettant d’accéder à l’ensemble de ses programmes est positionné en haut à droite de l’écran. Cela force l’utilisateur à déplacer ses mains habituellement positionnées sur le bas de l’appareil.
En haut à droite, le menu des applis est mal placé
L’impossibilité de « couper » le clavier en deux pour s’en servir avec les pouces en mode paysage. Une possibilité pourtant exploitée depuis maintenant assez longtemps par Apple et Samsung. Enfin, un multitâche limité. Nous n’avons pas de solution similaire au « pop-up play » de Samsung ou au « Q-slide » d’LG qui permet par exemple visionner une vidéo en même temps que l’on navigue sur le web.
Sony fait donc le strict minimum.
Écran, son et… télécommande
Avec ses 10,1 pouces affichant une définition de 1920 x 1200 la tablette Z propose donc une résolution de 224 ppi, c’est un peu moins que l’iPad Retina et ses 264 ppi, mais l’effet y est. Les angles de visions sont suffisamment larges en dépit d’une dalle TFT et le contraste et les couleurs restent bien retranscrits. On l’aurait préféré légèrement plus lumineux, mais globalement, l’écran reste satisfaisant. Rien à redire.
Côté son, le japonais a intégré 4 petits haut-parleurs sur les tranches de son ardoise, le gain en terme de qualité ou de puissance n’est pas foncièrement notable. Comme souvent, pour ne pas dire toujours sur ce genre de produit, le son est assez nasillard et ne remplacera jamais une enceinte traditionnelle.
Les hauts-parleurs
Petite particularité de tablette Z, elle dispose d’un port infrarouge. Il est utilisé notamment pour transformer sa tablette en télécommande pour votre téléviseur. Bravia bien sur, mais pas seulement, puisqu’elle fonctionne avec la quasi-totalité des marques de télévision. Nous avons testé sur une TV Philips et cela marche étonnamment bien. Après une configuration très rapide, la tablette se transforme en télécommande. C’est un pas en direction des utilisateurs se servant de leur tablette devant la télévision, qui s’avère assez pratique.
L’interface télécommande, TV éteinte
Photo
Sur tablette la photo est loin d’être aussi importante que sur un smartphone. Heureusement pour Sony. Les performances du capteur sont honorables en extérieur, où le grain n’est pas trop marqué, mais affiche des couleurs pas toujours fidèlement retranscrites. On note également un léger voile blanc sur l’image de temps en temps. En intérieur, et même avec une pièce assez lumineuse, le grain reste marqué et la mise au point est parfois approximative. Nous vous laissons quelques clichés pour vous faire une idée.
Conclusion
7
/10
Note JDG
Crédible
Au final, la Xperia Tablet Z oscille entre du très bon, du moins bon, et parfois même du mauvais. Après quelques jours d’utilisation, l’expérience est globalement satisfaisante. Elle est en plus assez bien positionnée en terme de tarif. Le rapport qualité-prix est donc au rendez-vous.
Si l’on envisage l’achat d’une tablette dans les mois à venir, on ne peut que conseiller de jeter un œil à la dernière création de Sony. Si elle n’est pas aussi flamboyante que le téléphone qui l’accompagne, elle reste une alternative crédible face à la Galaxy Tab et l’iPad.