Le 19 avril dernier, la Mairie de Paris proposait aux parisiens de déclarer leur amour pour Paris, soit 24h pour poétiser la ville.
Tous les coins de la ville ont gazouillé les impressions des parisiens, et le tweet littéraire s’est répandu en proposant de poser sur la ville un regard délicat et imagé. Pour les auteurs des tweets c’était aussi l’occasion de mettre un tantinet en scène son quotidien, de voir les choses autrement, et de rendre cette journée plus agréable.
Le tweet littéraire a rythmé la journée, en se pliant à la règle des 140 caractères maximum imposés par la plateforme sociale. Souvent illustré par des photos prises sur les lieux, Paris s’est révélée sous ses différentes facettes en alliant joliment les mots aux images.
Dans ce projet, on décèle la référence au projet de Georges Pérec en 1874, qui note pendant 3 jours tout ce qu’il voit depuis la place Saint-Sulpice. Il liste alors les caractéristiques de la vie parisienne dans une description précise des nuances de la journée, du temps et de la lumière, et du passage des gens. Ce catalogue d’impressions fugaces donnera alors l’ouvrage « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien ».
Pour ce vendredi, c’est 10 000 tweets qui ont été proposés sur le tag #jdtap
Toute la journée, les tweets ainsi émis ont été lus par des « crieurs de rue » postés à quelques endroits choisis. Habillés en gavroches, les comédiens déclamaient les tweets à mesure de leur publication, harangant la foule posté sur un petit tabouret ou une petite caisse. L’opération a été bien accueillie, les passants s’arrêtaient, certains auteurs de tweets demandaient s’ils allaient être lus, et cela créait l’animation dans les rues. Cette lecture des tweets a été complétée par une émission sur la webradio de la ville, avec pour invités le chanteur Oxmo Puccino et l’écrivain David Foekinos, qui ont aussi lu des tweets choisis.
Séduite par cette proposition, j’ai suivi l’invitation, agréablement surprise par le résultat de leur lecture qui m’a fait sourire…Une balade virtuelle dans des endroits disséminés de la ville en résulte…
La tranquillité d’une matinée ensoleillée
Précéder le flot dans le calme d’une rame assoupie & regarder du bureau son café fumer sur les toits de Paris
Toujours guetter l’apparition timide du soleil sur les pavés, l’embellie ondoyante, le fugace réveil de la ville
Emprunter les passages oubliés, le cœur en bandoulière, et fuir ses démons dans les ruelles de Paris
Epouser les nuances du temps et faire le « Pari(s) »d’un paysage état d’âme
Attarder son regard aux recoins d’une ville, qui jamais ne s’épuise, et dont la beauté s’écrit dans les espaces oubliés
Et pouvoir s’abstraire du monde un instant, absorbé par sa lecture, tout en prenant le pouls de la ville
Une ville-amour qui fait surgir des rencontres et des histoires à la teneur savoureuse
Les rencontres du quotidien