© Innocent -Le Cri du Contribuable
La nouvelle Banque publique d’investissement a déjà prêté plusieurs centaines de millions d’euros alors que sa doctrine économique est floue. Ségolène Royal voudrait la transformer en pompier de service. Son directeur général s’y oppose.
Rien ne va plus à la tête de la Banque publique d’investissement. Selon des sources concordantes, le torchon brûle entre Nicolas Dufourcq, directeur général et sa vice-présidente, Ségolène Royal.
Afin de s’imposer comme porte-parole du nouveau « machin » l’ancienne candidate à la présidence de la République a organisé une conférence de presse le 21 avril afin de prendre de vitesse Nicolas Dufourcq qui avait prévu de s’adresser aux journalistes un peu plus tard…
Cette guerre picrocholine serait dérisoire si elle n’engageait pas une institution qui brasse des milliards d’argent public et dont l’organisation est déjà mise à mal.
Créée fin 2012, la BPI va disposer d’une force de frappe de 42 milliards d’euros. Elle indique avoir distribué 630 millions d’euros, dont 457 millions au titre du crédit d’impôt compétitivité emploi. S’y ajoutent des soutiens « courants », dont 1,7 milliard de crédits garantis.
Les contribuables ont le droit de savoir selon quels critères ces fonds sont et seront distribués. La BPI est-elle destinée à financer les filières d’avenir ou à jouer les pompiers ?
Alors que Ségolène Royal n’écarte pas la seconde solution, le directeur général de la banque privilégie la première, en ligne avec la mission assignée à cet établissement lorsque que Pierre Moscovici l’a porté sur les fonts baptismaux.
En fin de semaine dernière, l’un des responsables de la BPI a déclaré que le sauvetage de Petroplus ou des hauts-fourneaux de Florange n’est pas un « bon business » l’objectif étant de mettre sur les rails des sociétés porteuses d’avenir.
« On peut bâtir l’avenir aussi avec des entreprises qui momentanément sont en mutation industrielle », a aussitôt rétorqué Ségolène Royal.
L’acharnement de l’ancienne compagne de François Hollande n’est sans doute pas dénué d’arrières-pensées : voici quelques jours, Heuliez, l’équipementier automobile qu’elle soutient à bras le corps, a annoncé son intention de déposer le bilan. Pour la troisième fois depuis 2006…
Cette déconfiture industrielle de Heuliez explique pourquoi la présidente de la région Poitou-Charentes tient tant à ce que la BPI joue les pompiers de service, estiment certains observateurs.
Il est grand temps que l’ex-égérie socialiste comprenne que c’est aux capitaux privés de s’investir dans l’industrie et que la BPI n’est pas une béquille destinée à soutenir les canards boîteux de sa basse-cour électorale…
FL
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