J’apprends que le boson de Higgs est bien le boson de Higgs. On le savait déjà depuis novembre dernier. (Ma chronique du 12 décembre sur ce sujet). Aujourd’hui, il l’est plus encore. Le progrès ne s’arrête jamais. Mais comme les certitudes n’apportent souvent que de nouvelles questions, les chercheurs de particules continuent de chercher. J’apprends également que la vie aurait pu exister sur la planète Mars. Aurait pu ! On n’en est pas sûr. En effet les conditions nécessaires sinon indispensables pour que la vie ait pu s’y épanouir sont tellement draconiennes qu’il serait encore bien difficile de se prononcer. D’ailleurs, le mot épanouir est sans doute un peu fort au vu de ce que l’on voit du sol martien. Ou plutôt de ce que l’on n’y voit pas. Point de jardins à l’ombre des frangipaniers, point de géraniums dans de belles jardinières, point de courtil à la pelouse soigneusement tondue ni de potager généreusement dotés d’échalotes de Louisiane ou de laitues Reines de Mai. Point d’autoroutes non plus, d’ailleurs, ni même de cyclistes ni de trains à grande vitesse. Mais il ne faut pas désespérer du progrès. D’ici quelques millions d’années, la technologie aura bien trouvé un moyende remédier à ces inconvénients somme toute mineurs. Il suffit d’attendre. Je lis également que notre soleil serait en panne. Le vacancier qui sommeille en tout un chacun l’avait déjà remarqué depuis quelques mois. Mais cette fois, c’est scientifique. Selon l’université de Mayence, le Rhin pourrait même geler l’hiver prochain. L’activité du ciel est en effet d’une importance capitale pour notre bonne vieille Terre et on s’interroge gravement à son sujet. Que devient-elle ? Elle est basse, répond le jardinier qui s’incline sur ses plates-bandes pour arracher les mauvaises herbes qui y pullulent allègrement dès le printemps revenu. Des astronautes en observation depuis leur station spatiale confirment par ailleurs qu’elle tourne bien sur elle-même. Mais à une allure raisonnable. Elle met pratiquement vingt-quatre heures à revenir à son point de départ ! Ce qui correspond, en gros, à une journée entière. Elle laisse ainsi à l’homme le temps d’apprivoiser ses roses et à sa femme de les mettre dans un vase au centre de la table de la salle à manger. Partant de ce constat, d’aucuns prétendent que la Terre ne serait pas plate comme une galette, comme on l’a cru longtemps, mais ronde comme une pomme du Limousin. Dans les Monts, elle n’est ni l’un ni l’autre. Elle est essentiellement tout en montées et en descentes. Avec, çà et là, entre les bois de châtaigniers, des ruisseaux à l’onde pure où s’abreuvent des agneaux et des champs comme des rapiéçages, ainsi que l’écrivait déjà Jean Giraudoux en son temps. Ce qui démontre, s’il en est encore besoin, que la Terre ne change que très rarement ses paysages. Yann Arthus-Bertrand en a fait de magnifiques photographies et même des films qui le prouvent sans conteste. La Terre y apparaît définitivement terrestre. On voit par là combien elle est incontournable pour l’homme.