Phoenix
Bankrupt!
Glassnote
France
Note: 6/10
«Phoenix, en voilà un nom rempli de prétentions.» C’est ce que je m’étais dit en voyant à l’été 2009 une publicité de Wolfgang Amadeus Phoenix, l’album qui allait projeter la troupe de Versailles de l’avant-dernière à la première ligne des affiches des festivals d’été.
L’affichette rosée avec ce qui semblait être trois bombes s’apprêtant à tomber m’avait pourtant aguiché. J’étais à Paris pour quelques jours et je voulais trouver de la bonne musique française. Alors que ça sonne fendant ou prétentieux, cela ne me dérangeait pas et je pouvais bien y offrir une écoute attentive. Cette journée-là après quelques heures d’hésitations, je suis reparti du disquaire avec deux disques que j’adore encore aujourd’hui ; Osez Joséphine d’Alain Bashung et Wolfgang Amadeus Phoenix.
C’est peut-être cliché, mais en 2009, Phoenix arrivait au bon moment avec le bon son. Les icônes du rock indie, les Strokes, ne se parlaient plus et planifiaient des tournées en solo. MGMT faisait vibrer autant les fêtes de salon que les discothèques avec les chansons Kids et Electric Feel. Les premiers hipsters adoptaient le style des lunettes carré. Tandis que Vampire Weekend, the XX et une certaine chanson du nom de «I gotta feeling» s’apprêtaient à tout casser dans les palmarès de fin d’année. Oui, cela fait seulement quatre ans tout ça. Enfin, toute cette énumération nostalgique pour dire qu’il existait un trou dans la culture rock de l’époque. 2009 avait besoin d’un groupe un peu anachronique aux sonorités «strokesienne» qui n’hésiterait pas à jouer du synthétiseur. Recette qui aujourd’hui est reprise par les trois quarts des groupes indie. Mais en 2009, c’est Phoenix qui l’a fait et de très belle façon.
Quatre ans plus tard, Phoenix est classé comme tête d’affiche d’Osheaga sans même avoir lancé son nouveau disque Bankrupt! Un album qui n’arrive pas aussi à point que son précédent, mais qui est tout de même intéressant. Le groupe y reprend les bases de son disque précédent ; plusieurs refrains répétitifs secoués d’escales musicales au synthétiseur. Le chanteur du groupe, Thomas Mars, n’a pas perdu la touche pour les phrases courtes et accrocheuses. Même le groupe étonne par moment avec des orchestrations très 80s et moderne à la fois. Pourtant . . . ce disque est plate.
Je ne dis pas que Bankrupt! est un mauvais disque. Disons qu’il est à l’image de votre neveu hyperactif qui vient vous rendre visite à la maison pour l’heure du souper. Il est drôle, adorable à l’occasion, mais à la longue, il gosse et vous avez hâte qu’il parte. Phoenix s’est peut-être un peu trop inspiré du film Somewhere de Sofia Coppola, la femme de Thomas Mars. Parce que le film autant que ce disque, une fois terminé, nous donne l’impression d’avoir écouté quelque chose d’esthétique, mais sans grande profondeur.
Sur une toute autre note, maintenant que Phoenix vient de sortir son nouvel album, êtes-vous davantage intéressés à aller à Osheaga cette année ?