Ultramarine
Paper Bag Records
Montréal – Canada
Note: 7/10
Sous l’étiquette Paper Bag Records (l’une des maisons de disques indépendantes les mieux positionnées en Amérique du Nord), Young Galaxy dévoile Ultramarine, le successeur de Shapeshifting (2011). Parmi les PS I Love You et les Tokyo Police Club nés sous PBR, Young Galaxy réussit à tirer son épingle du jeu. Les voix de Catherine McCandless (clavier) et de Stephen Kamp (guitare) se marient et se confondent toujours aussi bien sur ce quatrième album qui a été enregistré en Suède. Matthew Shapiro (guitare) et Andrea Silver (batterie) aident à construire l’univers indépendant de Young Galaxy, qui se dissocie fièrement de ce que la scène indie nous offre aujourd’hui.
Plus électrique que planant, Ultramarine positionne le groupe d’adoption montréalaise au milieu d’un flirt timide avec la pop. On sent la volonté du groupe de créer une musique moins atmosphérique et plus accrocheuse afin de rejoindre un échantillon plus grand d’oreilles.
Ce qui plaît à la première écoute est l’absence de linéarité dans Ultramarine : en plus de se dissocier de Shapeshifting, les pièces sont particulièrement autonomes. L’album est ainsi à des milles de la redondance. Sur une jonction étrange entre un rythme effréné et une ambiance calme et vaporeuse, Pretty Boy ouvre l’album avec une prestance prodigieuse. Plus précisément, la pièce raconte un désir particulier de se dissocier de ce que la masse a déjà créé. Les paroles de cette chanson décrivent une envie profonde de se démarquer et de s’expliquer l’art et la vie, et ce, dans un monde où l’on sait très bien que l’on dérange. Fall For You débute ensuite avec ses sonorités tribales et une énergie aussi percutante que celle entendue sur le premier simple.
Out The Gate Backwards et Fever sont dansantes, alors qu’In Fire et Hard To Tell semblent s’approprier l’électro plus dramatique de Stars et la psyché minimaliste du groupe torontois Austra. What We Want et Privileged Poor raccrochent Young Galaxy à ses allégeances new wave, deux pièces qui adhèrent à la pop synthé des années 80.
Avec un kitsch léché et diversifié, Ultramarine offre un souffle nouveau à Young Galaxy. Le groupe suit une tangente qui lui permettra d’adhérer à un public plus grand sans toutefois atteindre son apogée immédiatement. Sans être un album à tout casser, Ultramarine place Young Galaxy sur un chemin intéressant qui permettra au groupe de se démarquer davantage qu’avec les trois précédents opus.
Young Galaxy sera à la La Société des arts Technologiques de Montréal le 8 juin prochain et au Festival de Jazz d’Ottawa le 23 juin.