Après plus de 2 ans d'efforts, la plate-forme de gestion de cagnottes Leetchi a finalement obtenu sa licence de monnaie électronique à la fin de l'année dernière. Cette avancée permet non seulement à la startup de rationaliser ses opérations, elle lui donne aussi l'occasion de lancer une nouvelle solution de paiement en ligne : MangoPay. Mais comment celle-ci se différencie-t-elle sur un marché déjà bien encombré ?
La première réponse à cette question est le ciblage retenu. Ainsi, MangoPay se présente comme un service destiné aux places de marché, aux plates-formes de consommation collaborative et aux sites de crowdfunding (financement participatif). Autre particularité, indirectement liée à la précédente et qui me semble bien plus distinctive, l'offre comprend également une gestion de porte-monnaie virtuel (e-wallet) en marque blanche, intégrant de fait une bonne partie du savoir-faire de Leetchi.
Pour le reste, MangoPay se révèle être de facture relativement classique, avec une couverture pan-européenne et multi-devises, l'acceptation des paiements par carte Visa, MasterCard et AmEx et autres systèmes locaux (ELV, Giropay...), une tarification dans les normes du marché (1,8% + 18 cents par transaction et gratuité pour les échanges entre e-wallets), une intégration technique facile et sans frais d'installation, une adaptation à tous les supports (web, mobile, tablette)...
En dépit de ces caractéristiques assez "standards", MangoPay compte déjà une trentaine d'utilisateurs, tels que Ulule (partenaire de longue date de Leetchi), PayPlug, Vestiaire Collective... Ce sont, pour beaucoup, de jeunes pousses hexagonales qui y voient probablement une solution "rassurante", car issue d'une petite entreprise qui leur ressemble (par opposition à un PayPal, par exemple).
En dehors de cette effet de proximité, le véritable différenciateur de MangoPay est bien son porte-monnaie virtuel en marque blanche, qui permet à des startups de développer des modèles d'affaire dérivés (notamment dans la consommation collaborative) sans avoir à se préoccuper d'obtenir une licence au préalable et en évitant d'avoir à négocier avec des banques généralement réticentes. Avec un peu d'optimisme, le bébé de Leetchi pourrait donc même devenir un accélérateur de créativité pour les entrepreneurs français !