Les vieux, « on leur
pardonnait tout parce qu’ils étaient vieux ». Alors forcément, quand la
grand-mère de Marcus le mord, personne ne veut le croire. Ni son père, ni la
maîtresse, ni ses camarades de classe. Il n’y a que sa copine Fleur qui le
croit. Parce qu’elle aussi a une mamy méchante. Avec ses frères et sœurs, elle
a même créé le club des VMV (Victimes des Mémés Violentes). Marcus va y adhérer
et faire sienne la devise du club : œil pour œil, dent pour dent :
« Si elle te mord, tu la mords aussi ! Ce n’est pas parce qu’elle est
vieille qu’elle a tous les droits. »
Un roman qui prend à contrepied
l’image d’Épinal des grands parents aimants et toujours gentils. J’aime
beaucoup le personnage de Marcus, un gamin à la forte personnalité qui décide
de ne pas se laisser faire même si tout le monde semble se liguer contre lui.
Sa lucidité fait plaisir à voir : « Tout le monde parle de respect
des adultes et des vieux, mais il n’y a pas d’âge pour être respecté. » Le
ton est moderne, les dialogues sonnent juste, l’humour, tout en finesse est
très présent et, comme le dit si bien Noukette, l’ensemble est "beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît."
Dommage que la fin trop consensuelle
édulcore un peu le propos, j’aurais préféré terminer sur une note plus grinçante.
Il n’empêche, ça reste un très bon roman jeunesse pour les 9-10 ans. D’ailleurs
j’apprécie vraiment l’écriture d’Audren, découverte avec La question qui tue.
Et si vous voulez poursuivre sur le même sujet, n’hésitez pas à vous plonger
dans Mémé méchante de Stéphanie Benson. Un vrai régal !
Ma grand-mère m’a mordu d’Audren. L’école des loisirs, 2013. 56 pages. 6,50 euros. A partir de 9 ans.
L'avis de Noukette