Chaque jour apporte son lot de sondages, sur tout et n’importe quoi, de la politique aux intentions d’achat, des souhaits de vacances aux désirs intimes, des projets de carrière à l’opinion sur son patron, son conjoint, ses enfants, etc…
Les résultats de ces études peuvent être intéressants et apporter des enseignements, mais en prenant d’extrêmes précautions.
Qui a réalisé le sondage et, surtout, comment et en fonction de quels critères a été établi le panel des sondés ?
Comment était rédigée la question, et quelles possibilités de choix offrait-elle aux personnes interrogées ? Etait-elle facile à comprendre ? N’était-elle pas biaisée ?
Comment était réalisé le sondage ? En face-à-face, par téléphone, par écrit, par internet ?
Dans quel environnement ou quel climat était-il réalisé ? La question du rétablissement ou non de la peine de mort, par exemple, posée une semaine après l’assassinat d’un enfant, dans une ambiance passionnée, n’amènera pas les mêmes réponses que si elle est posée lors d’un calme mois de juillet ensoleillé.
Lorsque toutes les précautions sont prises quant au sondage lui-même, il faut encore tenir compte du sondé.
Correspond-il vraiment à la catégorie socio-professionnelle à laquelle il a été rattaché par le sondeur dans la méthode des quotas ? Comprend-il la question qui lui est posée, et est-il sincère dans sa réponse ?
Dans les sondages politiques notamment, tient-on assez compte de son appartenance politique ?
Par ailleurs il ne faut pas négliger le fait que la réponse du sondé, même sincère, ne correspondra pas forcément à ce que serait sa réaction réelle s’il était confronté, dans la vie, à la situation à lui présentée par le sondage.
Pour toutes ces raisons, et d’autres certainement encore, il ne faut jamais prendre les enseignements des sondages et autres enquêtes d’opinion pour paroles d’évangile. Certains qui l’ont fait on subi par la suite d’importantes désillusions, pour avoir trop cru à des contre-vérités, pour avoir vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Je me permets de dire à certain locataire d’un palais national que, même si les chiffres paraissent désastreux, tout n’est jamais perdu….