Promised Land - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

Promised land – La terre promise n'est pas à vendre !

Synopsis : "Steve Butler (Matt Damon), représentant d'un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason (Frances McDormand) dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu'à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu'elles renferment. Ce qui s'annonçait comme un jeu d'enfant va pourtant se compliquer lorsqu'un enseignant respecté (Hal Holbrook) critique le projet, soutenu par un activiste écologiste (John Krasinski) qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel..."

Le(s) plus

Le film parle de thèmes très actuels, et il confronte avec subtilité les différentes facettes du rêve américain.
Matt Damon joue avec beaucoup de justesse un rôle qu'il s'est écrit sur mesure : celui d'un américain aux origines rurales qui a pu grâce à ses études décrocher un poste dans une grande entreprise. Il voit le monde de façon économique, et va se confronter à la vision plus paternaliste des habitants de l'Amérique profonde.
Néanmoins, le scénario n'en fait pas un salaud, il croit sincèrement à ce qu'il fait. De la même manière, les motivations de tous les personnages sont compréhensibles.

Son acolyte, plus individualiste et aigrie, est jouée par l'excellente Frances McDormand, et le trio principal est complétée par John Krasinski, qui avec son physique d'étudiant écolo s'en sort logiquement très bien dans son rôle.
Hal Holbrook est également parfait en américain paternaliste.

Gus Van Sant est à la mise en scène, et contrairement à ce que la bande annonce montrait, il y a bien du Van Sant dans ce film.
Plus qu'une mise en scène de téléfilm, sa patte d'auteur apporte un plus à l'écran. Il réussit à vraiment bien montrer la mentalité de cette Amérique profonde, grâce à son sens du cadre et du montage.
Danny Elfman a composé la musique. On peut se féliciter qu'à l'image du film, il ait composé une musique assez fine et discrète, qui ne prend pas le pas sur l'image.

Le(s) moins

Malheureusement, le scénario, même s'il justifie tous ses effets, est trop sage et trop appliqué. Tout est construit selon la tendance actuelle du rebondissement final. Lors des dernières scènes, alors qu'on pensait jusque-là assister à un bon film politique assez nuancé, on a l'impression que cela se termine en charge politique un peu hypocrite et très manichéenne.

La mise en scène se fait alors plus larmoyante, et mise plus sur une émotion dont on sent les ficelles.

De même, on a l'impression que les bonnes pistes du scénario ne sont pas exploitées, comme les origines rurales de Matt Damon, ou le rôle du patron du « general store ».
C'est un peu décevant.

On peut regretter aussi l'histoire amoureuse, qui intervient très tôt, avec la belle, mais quelconque Rosemarie DeWitt.

Conclusion

Gus Van Sant donne au film Promised Land un certain cachet, qui ne suffit pas entièrement à cacher les ficelles d'un scénario décevant.
On passe quand même un bon moment, avec ce film qui parle d'une certaine mentalité de l'Amérique.

Ma note : 6.5/10.

Promised Land

Réalisé par:Gus Van Sant.
Avec: Matt Damon, Rosemarie DeWitt, Frances McDormand.
Genre: Drame.
Nationalité: Américain.
Distributeur: Mars Distribution.
Durée: 1h46min.
Date de sortie: 17 avril 2013.

  • Bande Annonce

  • Les Anecdotes !


    Promised Land marque la troisième collaboration entre le réalisateur Gus Van Sant et Matt Damon, 15 ans après le film oscarisé Will Hunting (1997), dont le scénario avait été signé par l'acteur et par Ben Affleck, mais aussi après Gerry (2002), écrit cette fois avec Casey Affleck.

    Matt Damon et John Krasinski sont à la fois les acteurs et les scénaristes de Promised Land.

    Titus Welliver campe Rob dans le film. L'acteur est surtout connu grâce à son rôle du "Man In Black" dans la série à succès, Lost. Lors d'une de ses scènes, on peut voir un petit clin d'oeil à son rôle dans la série en voyant apparaître les lettres L.O.S.T. sur des publicités.

    John Krasinski travaille pour la seconde fois avec le scénariste Dave Eggers. Celui-ci a collaboré au scénario de Promised Land et a écrit celui de Away We Go de Sam Mendes dans lequel jouait déjà Krasinski.

    Matt Damon et John Krasinski ont signé le scénario de Promised Land ensemble. Les deux hommes se sont rencontrés via Emily Blunt, femme de Krasinski et qui a déjà donné la réplique à Matt Damon dans L'Agence. John a discuté du scénario avec Matt qui s'est tout de suite montré intéressé. Ils ont alors commencé à travailler ensemble sur le script : "C'était génial. On s'est très bien entendus. On est devenus non seulement des collaborateurs, mais des amis", déclare Krasinski. "John réfléchit avec une vivacité incroyable. L'écriture a été rapide, et nous avons beaucoup ri tous les deux. Cela m'a rappelé l'écriture avec Ben Affleck ; j'ai éprouvé des choses très similaires, et j'y ai pris beaucoup de plaisir", ajoute Damon.

    Promised Land a été tourné en seulement 30 jours, un tournage éclair s'il en est.

    En raison de problèmes de planning sur ses différents projets, Matt Damon a dû renoncer à réaliser lui-même le film. L'acteur a parlé de son problème à son ami Gus Van Sant qui lui a demandé de lui envoyer le scénario. Damon se trouvait à l'aéroport à ce moment là et a tout juste eu le temps de lui envoyer le script par e-mail avec son téléphone portable avant de devoir l'éteindre le temps du vol. Deux heures plus tard, Matt Damon descend de l'avion, rallume son téléphone et reçoit un message de Van Sant : "Je veux réaliser ce film !"

    Gus Van Sant privilégie le vrai dans ses films et évite le plus possible tout artifice ; ainsi, le cinéaste a refusé qu'on maquille Matt Damon pour les prises de vue : "Le premier jour où je suis arrivé pour tourner, il m'a regardé et a dit : «Tu portes du maquillage ?» J'ai répondu : «Ils m'en ont mis un peu, oui.» Il m'a fait tout enlever", confie le comédien.

    Gus Van Sant a utilisé sur Promised Land un technique héritée du réalisateur Terrence Malick. Baptisée "prise de vue muette", cette technique consiste à tourner les scènes sans que l'acteur ne prononce ses répliques à voix haute ; il doit dire intérieurement les dialogues afin d'essayer d'exprimer les émotions via son visage : "Terry utilise cela d'une façon différente, mais ce procédé m'est devenu très précieux", révèle le metteur en scène. "Nous faisons cela une fois que Gus a le sentiment que nous avons mis le doigt sur l'essence de la scène et que nous sommes sur le point de passer à la suivante. On rejoue alors la scène en silence – on ne prononce pas une parole, mais ce n'est pas de la pantomime. Nous devons avoir les pensées des personnages, ressentir ce qu'ils ressentent. Il faut s'engager en même temps que votre partenaire, c'est intéressant et enrichissant", explique Rosemarie DeWitt. "Au montage, cela donne à Gus l'opportunité d'utiliser la réaction muette d'un acteur plutôt que le jeu parlé, parce que les comédiens jouent différemment dans les prises muettes. Cela permet souvent aux spectateurs de mieux comprendre encore ce qui se passe chez les personnages et dans l'histoire", ajoute le chef-monteur Billy Rich.

    Promised Land marque la cinquième collaboration entre Gus Van Sant et le compositeur Danny Elfman après Prête à tout, Will Hunting, Harvey Milk et Restless.

    On arrête plus Scoot McNairy ! En effet, l'acteur est très en vogue avec des rôles notamment dans Cogan d'Andrew Dominik, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires de Timur Bekmambetov et Argode Ben Affleck. Scoot prête ses traits au personnage de Jeff Dennon dans Promised Land.

    Gus Van Sant et Matt Damon sont de fervents écologistes et ont pris le sujet de Promised Land très à coeur. Damon a d'ailleurs créé en 2009 une fondation qui développe l'accès à l'eau potable en Afrique.

    Promised Land a été tourné à Avonmore, dans le comté de Westmoreland en Pennsylvanie ; la ville (qui compte environ 1000 habitants) a été choisie pour son évolution fulgurante, passant d'une cité de fermiers à une ville industrielle. C'est ici que Gus Van Sant a décidé d'organiser des castings ouverts qui ont attiré plusieurs centaines de personnes. De cette manière, plus de 500 figurants issus d'Avonmore ont été recrutés. Le cinéaste aime engager des acteurs non-professionnels dans ses films afin d'apporter un côté très réaliste.