Critique : « Les Gamins »

Fort de leurs succès sur scène, les compères Max Boublil et Anthony Marciano écrivent ensemble leur premier scénario. Anthony Marciano le réalise, tandis que Max Boublil jouera le rôle principal. Alain Chabat, Sandrine Kiberlain et Mélanie Bernier complètent l’affiche. « Les Gamins », tel est son titre, sortait dans nos salles le 17 avril 2013.

Synopsis : Tout juste fiancé, Thomas rencontre son futur beau-père Gilbert, marié depuis 30 ans à Suzanne. Gilbert, désabusé, est convaincu d’être passé à côté de sa vie à cause de son couple. Il dissuade Thomas d’épouser sa fille Lola et le pousse à tout plaquer à ses côtés. Ils se lancent alors dans une nouvelle vie de gamins pleine de péripéties, persuadés que la liberté est ailleurs.

Soyons francs deux minutes, avant même de voir « Les Gamins » on devine l’histoire aisément : deux « adultes » repartent en adolescence jusqu’à ce qu’ils comprennent combien ils étaient heureux avant, et qu’ils n’ont pas besoin de faire les « gamins » pour cela. Le scénario tient donc sur deux lignes. Alors pourquoi j’ai passé un très bon moment devant « Les Gamins » ? Parce qu’en fait, l’histoire en elle-même on s’en contre-fou royalement. Ce qui est exceptionnel, dans ce film, ce sont les dialogues écrits par Max Boublil et Anthony Marciano. Les deux compères ont la vanne facile, et bonne en plus de ça. Les répliques sont hilarantes, les gags à mourir de rire et les personnages secondaires tordants ! Le pire c’est que tout cela provoque un rire toutes les cinq minutes lors du visionnage du film. « Les Gamins » est un film écrit à la manière d’un one-man-show … et ça marche, les rires sont là.

Autre point positif du film : le duo Alain Chabat/Max Boublil ! On découvre Max Boublil, qui au-delà d’avoir de vrais talents de comédien, dégage une sympathie naturelle qui fait sourire. Alain Chabat, complètement déchainé, surprend ! Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu dans cet état là. Les deux acteurs se sont trouvés et une vraie alchimie est visible à l’écran, de même que leurs plaisirs à jouer ensemble. Sandrine Kiberlain trouve un rôle assez comique et à contre-emploi, avec cette femme incapable de finir ses phrases. Les seconds rôles sont jouissifs. Je pense notamment à Kheiron en prince arabe qui pense parler couramment français. De même, une visite d’appartement va provoquer un véritable fou-rire parce que l’agent immobilier se retrouve être le sosie d’une personnalité française. Je vous laisse la surprise.

Même si j’ai ri de bon cœur durant « Les Gamins », quelques défauts m’ont gênés. Si le film est parfaitement rythmé durant les deux tiers du film, un tiers (celui du milieu) n’échappe pas à une longueur assez pesante. De plus, je voudrais qu’on m’explique cette mode de foutre de la musique (commercial qui plus est, ou à la mode) à chaque moment d’émotion ou de tendresse d’un film ! Ces moments n’en n’ont pas besoin, surtout que c’est, la plupart du temps, pas justifié. Autre petit bémol, Mélanie Bernier, qui interprète la petite amie du personnage de Max Boublil, est complètement transparente. À aucun moment, elle ne paraît utile à l’histoire, si n’est pour la pseudo-histoire d’amour (dont on se fout royalement durant tout le film !). Je ne parle de la réalisation en elle-même, qui est correcte sans toute fois marquer les esprits.

Au final, « Les Gamins », est une bonne comédie française, mais pas un bon film à proprement parlé. Néanmoins, on rigole et passe un bon moment devant. C’est certain.

Les Gamins. De Anthony Marciano. Avec Max Boublil, Alain Chabat, Sandrine Kiberlain, Mélanie Bernier, Kheiron, Arié Elmaleh, Alban Lenoir, Elisa Sednaoui, …

Sortie le 17 avril 2013.