Je mentirais si je disais que j’avais hâte d’entendre ce nouvel album des Yeah Yeah Yeahs. Car ce n’est réellement que depuis la sortie du single « Sacrilege » deux petits mois en amont de celle de l’album que je l’attendais.
Si beaucoup trouvent le visuel moche, je fais alors partie des quelques uns à le trouver pas mal, car tout à fait en corrélation avec l’image du groupe. De même, je sens que ce Mosquito va diviser davantage que le précédent, qui avait tout de même fini par être couronner de nombreux lauriers en 2009, dont les humbles miens.
Je passe le début et arrive directement au cinquième titre, « Slave », qui est tout à fait le genre de morceaux pour lesquels les Yeah Yeah Yeahs ont (trans)percé en 2003 avec Fever To Tell : une voix inimitable, celle de Karen O, une guitare omniprésente, un genre dès lors le leur et qui fait des étincelles sur scène.
À l’inverse, « These paths » est tout en douceur, mais les détracteurs de l’évolution soi-disant électronique ou 80’s du groupe s’en donneront forcément ici à cœur joie, alors même que je suis de mon côté mille fois preneur de ce genre de composition, tout en contraste avec le cliché des YYYs que l’on voudrait nous imposer. De même, plus loin, pour « Always ».
À ce titre, « Area 52 », nommé d’après un studio de New York où le groupe a enregistré une partie de Mosquito, rappellera à tous le premier album, sans nous le faire regretter. L’avant dernier titre, « Despair », aurait lui aussi pu figurer sur le premier album du groupe sans souci, car il y résonne une certaine urgence, même si elle semble bien canalisée ou contrôlée.
Pour se faire une vraie nouveauté, il n’y a que « Buried alive » qui en propose réellement. Seul titre à n’être produit ni par l’Anglais Nick Launey ni par David Andrew Sitek (TV On The Radio) mais par la paire Sam Spiegel/James Murphy (LCD Soundsystem) et à incorporer une nouvelle voix, sous forme de duo, celle du rappeur Dr. Octagon (également connu sous le nom de Kool Keith): c’est très intéressant, véritablement efficace, mais est-ce vraiment une collaboration judicieusement placée, à ce moment de l’album ? Je l’aurais plutôt laissée en bout d’album (oui, je sais ce que ça pourrait signifier).
Bien sûr, j’en avais parlé au moment de la sortie de « Sacrilege » : il y a des chœurs sur Mosquito, dans la première partie avec le single donc et sur « Under the Earth ». Ils ajoutent une très jolie ambiance à l’album.
Avec « Wedding song », la fin est parfaite. Délicate, puis envolée pour un final presque émouvant, comme s’il s’était agi d’un film ou un roman.
Je ne vais pas m’attarder sur la version Deluxe qui, à part son très beau packaging, n’apporte quasiment rien de supplémentaire avec la reprise de quatre des onze titres de l’album dans des versions démo, acoustique ou live. Cela représente mon unique déception sur Mosquito, dont je ne sais pourtant toujours pas s’il sera aussi bon que le dernier. En tout cas, il possède assez de qualités pour me donner envie de lui laisser le temps de s’exprimer tranquillement.