Ce Juventus – Milan fut le spectacle de l’ennui et la peur de perdre. L’équilibre parfait observé sur la pelouse a été rompu par une erreur provocant le penalty réalisé par Vidal. Le but a libéré psychologiquement la Juve qui a pu gérer sereinement le match face à un Milan stérile. L’équipe d’Allegri a été incapable de réagir à cause d’une attaque totalement inexistante et plus qu’un seul changement à disposition après les blessures prématurées d’Abbiati et Ambrosini. Malheureusement le petit Bojan n’a rien changé à ce match : il n’y avait plus rien à faire pour rééquilibrer l’aspect psychologique, avec une Juventus qui ne craignait plus rien (même un match nul n’aurait pas été mauvais pour eux) et un Milan fatigué, sans lucidité. Tout au long de la rencontre, les Rossoneri ont mis en place une bonne possession de balle mais ont manqué d’idée, de qualité et de précision dans les 20-25 derniers mètres. On peut en dire autant de la Juve : bien organisée mais peu dangereuse. Elle n’a rien fait de plus ou de mieux que Milan pour gagner. L’équipe de Conte ne méritait pas de gagner, celle d’Allegri ne méritait pas de perdre. Seul un épisode pouvait décider ce match…
Lors des trois matches décisifs de la saison face à Fiorentina, Napoli et Juventus, l’AC Milan n’a récolté que deux points, a subi sa première défaite de l’année, a définitivement laissé filer la 2° place et voit la Fiorentina revenir dangereusement sur la 3°. Même si chaque rencontre s’est décidée sur des détails, et que bien souvent Milan a même mieux joué que ses adversaires, le bilan de l’équipe d’Allegri est maigre. Alors qu’elle avait la possibilité d’atteindre la 2° place ou du moins d’assurer la 3°, la voilà dans une situation plus compliquée, avec la qualification à la Champions League remise en jeu. Une défaite face à la Juventus était acceptable, compréhensible, mais les Rossoneri auraient du au moins remporter un match et obtenir 4 points sur 9. Lors des confrontations directes, l’équipe d’Allegri a montré toutes ses limites, qu’elles soient techniques (erreurs individuelles) ou mentales (manque de maturité et de caractère). Heureusement, Milan avait creusé suffisamment l’écart avant ces trois matches pour pouvoir conserver cette précieuse place sur le podium. Il faut espérer que ce petit point d’avance suffira.
Maintenant Milan n’a plus droit à l’erreur et va devoir se battre jusqu’au bout pour atteindre son objectif. La plus grande erreur serait de tomber dans la panique. Il y a cinq matches à disputer telles des finales. Heureusement, le taux de difficulté est moins élevé, avec notamment les deux prochaines rencontres à San Siro, face à Catania et Torino. De plus, Allegri bénéficiera du retour de Balotelli (qui a énormément manqué) et de Flamini, ce qui devrait permettre de jouer à 11 et non pas à 9 comme quand Robinho et Muntari sont sur la pelouse. Que ce soit hier, mais aussi contre Fiorentina et Napoli, l’AC Milan n’a pas disputé de mauvais matches. Même si la victoire manque depuis trois semaines, on ne peut pas considérer cette équipe en crise. Elle est certes moins lucide et c’est pour cela que SuperMario devient fondamental : il va devoir prendre l’équipe fatiguée sur ses épaules en cette fin de saison. Milan reste tout de même supérieur à 15-16 équipes de Serie A et des 5 prochaines équipes à affronter. Ne pas atteindre la 3° place serait tout simplement un suicide collectif après avoir remonté durant de longs mois et avoir enchainé d’excellents résultats. Rien n’est perdu mais c’est maintenant que Milan va devoir faire la différence. La Champions League est trop importante.