Représentant 8 à 12% des infections néonatales chez les nouveau-nés prématurés et parfois mortelle, l’entérocolite nécrosante pourrait être mieux détectée dès les premiers jours suivant la naissance, par simple test urinaire, suggèrent cette étude américaine. Ces conclusions, publiées dans la revue Microbiome, ont déjà motivé le lancement de tests des centaines d’enfants de plusieurs hôpitaux américains.
L’entérocolite nécrosante est une infection nosocomiale néonatale qui entraîne une atteinte intestinale sévère pouvant conduire à une perforation intestinale puis au décès. Elle apparaît en général au cours des 3 premières semaines de vie et touche principalement des bébés à faible poids de naissance, donc prématurés. L’infection reste marginale chez les nouveau-nés à terme qui ne représentent que 10 à 25% des cas. Environ un bébé sur 3 mourra de cette infection.
Un microbiome spécifique en cas d’infection : Pouvoir identifier à temps les bébés qui vont développer une entérocolite nécrosante était l’objectif de cette équipe de l’hôpital de Cincinnati Children, du Boston College, de l’Université de Miami et du Broad Institute qui a mené cette étude auprès de 15 nouveau-nés prématurés, dont 11 ont continué à développer une entérocolite nécrosante. Les chercheurs constatent que ces derniers présentaient une moindre diversité d’organismes intestinaux 4 à 9 jours après la naissance ainsi que des niveaux inhabituels de certaines bactéries. En particulier, les bébés ayant commencé à développer l’infection dès le 7è à 12è jour de vie présentaient des niveaux anormalement élevés de bactéries Firmicutes, les bébés ayant commencé à développer l’infection plus tardivement, entre le 19è et 31è jour, des niveaux anormalement élevés d’entérobactéries. Tous les bébés touchés avaient des niveaux anormalement bas de bactéries Propioni.
Un test simple d’urine : Or ces niveaux anormaux de bactéries peuvent être identifiés plusieurs jours avant l’apparition de l’entérocolite nécrosante. Si dans cette étude, le microbiome a été analysé à partir d’échantillons de selles, les niveaux de bactéries dans l’intestin peuvent également être déterminés à partir de l’urine, expliquent les auteurs, dès la première ou la deuxième semaine de vie. En conclusion, un test simple d’urine mesurant les niveaux d’acides aminés comme l’alanine et l’histidine, qui apparaissent modifiées par ces bactéries, pourrait permettre d’identifier les bébés à risque de d’entérocolite nécrosante, très tôt dans la vie.
Source: Microbiome 2013, 1:13 doi:10.1186/2049-2618-1-13 16 April 2013Early microbial and metabolomic signatures predict later onset of necrotizing enterocolitis in preterm infants (Visuel © JPC-PROD – Fotolia.com)