Lorsque l’on me parle de roman libertin, je ne peux m’empêcher de penser à Sade qui reste pour moi le roi du genre. Du coup, tout ce que je lis qui n’est pas de lui me déçoit, voire, m’ennuie. Cela a immanquablement été le cas ici avec Beaumarchais.
Jeux de séduction, passion, érotisme, jalousies, tromperies, séparations, retrouvailles, peur de perdre l’autre… tout y est dans l’histoire de la liaison entre Beaumarchais et Amélie Houret de La Morinaie. Homme et femme du XVIIIe siècle, ils maîtrisent tous deux parfaitement les codes épistolaires et amoureux en vigueur. Malheureusement, j’ai trouvé l’ensemble trop empreint de maniérisme et de ce fait, à aucun moment, je n’ai été émue ou bien amusée par les situations, tout comme je n’ai pu m’enticher des deux protagonistes. Tout ceci a peut-être une explication : l’introduction de Maurice et Evelyne Lever ouvre l’ouvrage. Elle présente le contexte de ces quelques lettres. Elle est très courte, donc très peu détaillée. Dans « Je meurs d’amour pour toi… », Elisabeth Badinter nous exposait mieux les choses, ses notes étaient utiles pour comprendre les lettres. Là, pas de tout ça, on lit avec quasiment aucune linéarité. Il est donc difficile d’apprécier et de bien comprendre les quelques lettres de Beaumarchais et d’Amélie.
Les premières lettres datent du tout début de leurs relations, et on y voit la passion s’enflammer. Au fur et à mesure, elle brûle tout, et laisse la place aux disputes, jusqu’à la mort de Beaumarchais.
Bien entendu, la qualité d’écriture est digne de Beaumarchais…
La vie amoureuse de Beaumarchais est un roman libertin comme les aime le XVIIIe siècle. La correspondance brillante et enflammée que nous livre cet ouvrage éclaire la liaison torride qu’il entretint avec Amélie Houret de la Morinaie pendant plus de dix ans. Et le livre se termine deux mois avant la mort de Beaumarchais, par une missive envoyée à sa maîtresse par sa femme…