Il faut dire que, depuis 2006, ces apprentis sorciers de la gestion immobilière avaient connu des déboires avec ce bâtiment. Un bail emphytéotique avait été signé entre la ville de Paris et la société Adoma pour la réalisation d’un centre "d’hébergement de stabilisation". Un de ces multiples projets sociaux avec lesquels les Delanoistes font pleurer Margot.
Mais ce dossier était comme souvent mal ficelé, la propriété n’avait pas été occupée et le château a subi à plusieurs reprises de très importantes dégradations. Il fallut pourtant trois ans à la ville pour résilier le bail et elle ne perçut en réparation du préjudice subi du fait des pertes des dégâts qu'une maigre somme de 280 000 euros !
Précisons que la société Adoma a pour objet : "l'insertion par le logement social pas cher" ! Les contribuables parisiens comme ceux qui financent ladite association seront touchés d'apprendre comment leurs intérêts sont bien protégés ...
Des discussions furent alors engagées avec une société "Odéon Immobilier", propriétaire mitoyen qui souhaitait acquérir le bien afin d’y aménager une maison de retraite à destination de la population lusophone, ainsi que d’autres équipements ouverts au public.
Au terme de ces nouvelles " négociations ", Odéon proposa d’acquérir le château pour la faible somme de 2 millions d'euros, qui fut néanmoins acceptée en mai 2011. A titre de comparaison, une petite maison de 75 m2 sans terrain est proposée à la vente pour 265 000 euros dans ce charmant site des bords de Seine : voir LA.
Faute de diligence, le transfert de propriété prit du retard et la château subit de nouveaux pillages et d’importantes dégradations qui, avoue la ville : " en ont altéré de manière importante la consistance".
La société Odéon a donc demandé un réexamen des conditions de cession et la vente. Aïe !
Les aménagements intérieurs sont désormais entièrement à reprendre, autant les éléments architecturaux (escalier et rampe) et décoratifs (boiseries, glaces et cheminées), que les parquets (endommagés par l’utilisation irrégulière des lances incendie), ainsi que l’installation électrique, les luminaires et les installations sanitaires.
La Ville de Paris a depuis mis en place le gardiennage 24h/24 de sa propriété, ce qui lui occasionne une dépense annuelle de 180 000 €.
En outre, le manque d’entretien des espaces extérieurs, de la clôture et de la couverture nécessiteront également d’importants travaux et confèrent à l’ensemble immobilier un état d’abandon de plus en plus prononcé.
Bref, le prix de vente est désormais fixé à 1,5 millions d'euros ! En résumé, depuis 7 ans ce château est en état de quasi-abandon, son gardiennage trop tardif saigne la ville et sa valeur vénale ne cesse de baisser.
Si l'on met bout à bout toutes les dépenses engagées par la ville et ce qu'elle va récupérer de la vente, c'est tout juste si la cession de cette splendide demeure rapportera quoi que ce soit aux Parisiens.
Bravo encore à Monsieur Delanoë et Madame Hidalgo, ces gestionnaires si avisés ...
Ah, au fait, il y a sans doute une alternative à cette terrible braderie. Pourquoi pas une maison de retraite pour maire de Paris et dauphine-candidate ayant échoué dans ses entreprises électorales mais ayant réussi à bénéficier d'une pension dans sa petite cinquantaine ?