Identifier puis « éteindre » le gène qui empêche les cellules cardiaques de se diviser et qui bloque ainsi la régénération cardiaque, c’est l’option ouverte par cette étude internationale, sur l’animal et publiée dans l’édition du 17 avril de la revue Nature.
Le cœur, contrairement à d’autres organes, perd la capacité de régénérer ses cellules, peu de temps après la naissance. Ainsi, si les nouveau-nés sont capables de produire de nouvelles cellules cardiaques pour remplacer les cellules endommagées, ils perdent cette capacité tôt dans la vie, aux environs de 7 jours après la naissance, et le cœur adulte n’a donc plus cette capacité de régénération.
Ces chercheurs de l’Université du Texas, de la Ain Shams University (Egypte) et de l’université de Queensland (Australie) ont donc mené une recherche sur la souris pour tenter d’identifier le gène qui bloque la capacité du tissu cardiaque à se régénérer. Ils rappellent que de précédentes recherches avaient déjà suggéré le rôle du gène Meis1 dans le développement du cœur du fœtus et dans la régulation de la régénération des cellules cardiaques chez le nouveau-né.
Eteindre le gène Meis1 déclenche la production de nouvelles cellules cardiaques : Une fois le gène Meis identifié et confirmé, les scientifiques ont mené une série d’expériences pour définir le rôle de Meis1 dans la régulation de la production de nouvelles cellules cardiaques. Ils ont d’abord mesuré les niveaux d’expression du gène pour déterminer comment ces niveaux évoluent au cours des sept premiers jours de la vie puis étudié l’effet sur la production de cellules cardiaques de la suppression du gène sur des cellules cardiaques ainsi que des modèles de souris. Quand Meis1 est éteint, les cellules cardiaques sont capables de produire de nouvelles cellules et sur l’animal, la production de nouvelles cellules cardiaques reprend. Ils montrent enfin que différentes techniques permettent d’ »éteindre » le gène Meis1 ce qui déclenche toujours la production de nouvelles cellules cardiaques.
Cette recherche ouvre ainsi l’espoir de développer une thérapie génique pour réparer les dommages au cœur, typiques de l’insuffisance cardiaque.
N.B. Cette recherche a été co-financée par le programme Gilead Sciences Research Scholars.
Source: Nature online April 17 2013 doi:10.1038/nature12054 Meis1 regulates postnatal cardiomyocyte cell cycle arrest (Visuel Fotolia)
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