La question incroyable qui fait l'objet de l'attention des médias outre-Atlantique est de savoir si, sur un plan juridique, des sociétés privées peuvent breveter les gènes humains. Le pire est qu'en réalité, la pratique est classique au niveau du bureau de l'enregistrement des brevets... depuis une trentaine d'années ! Il était temps de se demander si tout cela était bien éthique...
Faisons un petit rappel des faits (génétiques) à cette occasion. Le père de la génétique… était un père (moine) ! Mendel a fait toute une étude sur des petits pois dans le jardin de son monastère durant 8 ans. Il a été le premier à réaliser qu'il y avait des gènes dominants et récessifs. Chaque parent donne un gène à la descendance, mais l'un domine ensuite l'autre dans son expressi
Un moine aurait dû savoir que nul n'est prophète dans son pays, car même s'il a publié en 1865, sa recherche a été largement ignorée (ou incomprise) jusqu'au début du siècle suivant. Un biologiste suisse du nom de Mischer qui lui aussi se destinait aux ordres (heureusement, son père n'en a pas voulu) a été le premier à isoler l'ADN et à distinguer une molécule spécifique et distincte. La grande révolution ultérieure fut la publication par James Watson et Francis Crick concernant l'ADN. On savait enfin à quoi l'ADN ressemblait.
L'ADN avait théoriquement une forme en double hélice et cela a été confirmé plus tard. On a aussi découvert le système de couplage par paire de 4 bases. Cette recherche a valu le prix Nobel en 1962 aux chercheurs.
Dans les années 90, on parlait de l'idée d'une cellule qui puisse s'autorégénérer, mais il fallut l'effort de deux Canadiens pour confirmer l'existence des cellules souches. On a découvert que ces cellules souches pouvaient donc se renouveler, puis se spécialiser (on dit se « différencier ») en cellules spécialisées. Cet axe de recherche est actuellement très prometteur : on pense corriger des maladies génétiques, guérir la maladie de Parkinson ou traiter les blessures de colonne vertébrale.
En 1996, une autre révolution assez attendue fit sensation : le clonage d'un animal (mammifère).
Le clonage ne datait pas de 1996, mais de 1952 ! Seulement, la différence est qu'on avait utilisé des cellules embryonnaires à l'époque et pas des cellules souches. Depuis, avec le même procédé, on a cloné des tas d'animaux différents.
La révolution suivante fut qu'on décida en 1990 de se lancer dans un projet de 13 ans afin d'identifier tous les gènes de l'ADN humain et ainsi les 3 milliards de paires de bases. On y est arrivé en moins de temps que cela, grâce aux progrès inattendus. En 2003, au moment même de l'anniversaire de la publication de la recherche, on donnait tous les résultats concernant cette identification.
Cet accomplissement fut loué comme celui de la découverte de la pénicilline. On pouvait maintenant mieux comprendre les susceptibilités aux maladies de notre espèce.
Ce n'est que le début.