Je m’envole dans l’air et la terre ne m’aide plus,
je pars au large et je suis à la merci de la mer.
Je t’ai offert mes minutes et tu dis
que je t’ai arraché ta liberté d’être toi-même.
Ainsi l’amour est tempête. Pas d’anse
où faire retraite et se contenter d’être.
Quand le héros leva le calice à ses lèvres, il reçut
à la fois le poison et la consolation.
Le regard du naufragé n’est pas semblable. Le ciel même
est pour lui paisible bien que sans pitié.
J’erre parmi les débris de ma barque fracassée,
espérant que tu feras naufrage près de là.
Pentti Holappa (né en 1927) – Parfum de fumée (Savun hajua, 1987) – Traduit du finnois par Gabriel Rebourcet