Ce jour là, la famille Bidon a rendez-vous chez l’ostéopathe. J’attends ce rendez-vous avec impatience car mon sacrum et mon dos me font souffrir terriblement pendant cette grossesse.
Manque de bol, j’ai oublié de prendre des jouets pour Poulette, le trajet est longuet, alors je passe une bonne partie du temps tournée vers l’arrière de la voiture à faire l’animation. Quand soudain, un liquide chaud coule entre mes jambes…
Branle-bas de combat on fait demi-tour, direction les urgences de la maternité!
Sur le chemin du retour, je passe quelques coups de fil: l’ostéo pour annuler le rendez-vous, des copains pour garder Poulette pendant que nous allons aux urgences et enfin ma gynéco qui me confirme qu’un tour aux urgences est indispensable à ce stade car je ne suis qu’à 32 semaines…
Un petit détour par la maison pour me changer (mon pantalon est trempé, je n’ai plus de doutes quant à l’origine du liquide), préparer le sac de survie de Poulette et nous voilà aux urgences de la maternité, plutôt inquiets.
Le diagnostic est rapide: la poche des eaux est rompue, il faut m’hospitaliser pour voir comment la situation évolue, soit ce n’est qu’une fissure, avec du repos complet le liquide peut se régénérer et le Petit Poisson rester au chaud le plus longtemps possible soit c’est un début de travail. Je comprends rapidement que je ne retournerai plus travailler (il me restait 2 jours à tirer) et que tous mes beaux projets à faire pendant mon congé maternité tombent à l’eau (c’est le cas de le dire).
Moins d’une heure plus tard me voilà dans ma chambre que je partage avec Rania de Jordanie (pas la princesse). Commence alors une longue période d’incertitude, personne ne peut se prononcer avant de voir comment la situation évolue dans les jours qui viennent. Pourrais-je bientôt rentrer chez moi?
Ce qui va s’avérer être la dernière photo de mon bidon
Pas de bol, depuis la veille le Wifi est en panne, finalement c’est peut-être pas plus mal, ça m’empêche de googler « rupture des membranes à 32 SA » pour le regretter ensuite. Le temps me semble long, Chéri est rentré à la maison, il gère Poulette jusqu’à l’arrivée de Super Mamie qui a sauté dans le premier avion pour voler à notre secours.
Entre les visites de médecins pour moi ou ma colocataire, les passages des infirmières, les plateaux repas et les visiteurs, la notion de repos à l’hôpital est toute relative. Je prends mon mal en patience, je me dis que cela peut encore durer plusieurs semaines, mais qu’avec un peu de chance je pourrais bientôt passer en hospitalisation à domicile dans mon chez-moi avec ma Poulette, mon Chéri et ma maman pour me chouchouter. Et puis je bois, énormément, pour régénérer le liquide amniotique. J’ai découvert que celui-ci est en fait composé principalement de l’urine du foetus et que l’absorption de cette urine par le foetus lui permet de maturer ces poumons. J’encourage donc mon Petit Poisson à me faire pipi dedans…
Et surtout je relativise, car Rania perd aussi du liquide mais elle n’en est qu’à 24 semaines, elle. Elle a aussi du diabète gestation et une forte tension. Bref, vaut mieux être à ma place qu’à la sienne.
Deuxième jour d’hospitalisation, la position allongée n’y fait rien, je continue de perdre du liquide et celui-ci ne se régénère pas assez vite pour compenser les pertes. Dans ce cas, on m’explique que 70% des accouchements ont lieu dans les 7 à 10 jours. Le tableau s’assombrit, on accélère la maturation des poumons du Petit Poisson mais je veux toujours y croire, je suis prête à rester allongée le temps qu’il faudra pour éviter au Petit Poisson d’avoir à séjourner en néonat, j’ai déjà tester pour ma Poulette et franchement je ne souhaite pas réitérer l’expérience.
Ceci n’est pas mon docteur, snif
Ma maman arrive, je suis soulagée, ma Poulette est entre de bonnes mains, elle est ravie que sa grand-mère soit là même si maman lui manquera un peu au coucher. Je délègue à Chéri la liste des derniers préparatifs au cas où le Petit Poisson précipiterait sa venue. Chéri s’en sort plutôt bien, faut dire que pour Poulette s’était déjà lui qui s’était de charger de préparer les sacs pour l’hôpital!
La nouvelle de mon hospitalisation s’est propagée rapidement et les amis et collègues se sont organisés en relais pour venir me rendre visite dans les jours qui suivent. Leurs petites attentions me touchent et les bons plats fait-maison me remontent le moral! Quand ils ne viennent pas me rendre visite, c’est mon téléphone qui sonne. C’est donc presque avec soulagement que je vois l’heure de fin des visites approcher. Un dernier texto à une amie qui vient aux nouvelles avant de me coucher:
Vous avez vu l’heure? Il est 22h09.
Le Petit Poisson est né à 22h39.
Demain, je vous explique ce qu’il s’est passé entre 22h09 et 22h39.
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