Il est des spectacles qui vous transportent. Indubitablement, cette comédie musicale est de ceux-là.
Conseillés par une amie, l'Amoureux et moi avons tenté notre chance vendredi soir : il restait des places au théâtre du Châtelet... Et nous voilà embarqués pour trois heures de bonheur.
Tout tourne autour d'Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte, tableau de Georges Seurat.
Le peintre, accompagné de Dot, sa jolie maitresse, dessine. Elle pose, se concentre et papote... avant d'entamer "Sunday in the Park with George". Et cela suffit à nous captiver.
Les différents personnages de la toile prennent également vie sous nos yeux : une vieille dame et sa suivante, un batelier, deux jeunes femmes, des soldats...
Des scènes d'atelier et d'expositions entrecoupent la composition de la grande toile.
Et l'histoire de désamour de Dot et Georges s'écrit. Elle fréquente un boulanger. Il ne dit rien. Elle est enceinte. Il se tait. Elle part pour l'Amérique. Il ne la retient pas. Et pourtant, elle est partout dans ses toiles.
La deuxième partie introduit un descendant de Georges, artiste également. Dans l'espace très critiqué du vernissage, il travaille ses relations pour financer ses oeuvres. Sa dernière idée ? Partir sur l'île de la Grande Jatte pour y réaliser une nouvelle oeuvre...
Des décors épatants, qui reprennent les oeuvres du pointilliste, des personnages plus vrais que le tableau : c'est un plaisir continu pour les yeux !
Cette comédie musicale est une merveille. Elle donne vie aux toiles de Georges Seurat, campe un artiste noyé dans ses toiles, à l'écoute de la vie de ces promeneurs du dimanche. Le sujet qui parcourt l'oeuvre est celui de la difficulté de créer.
A noter : on oscille entre opéra et comédie musicale avec une vraie recherche dans la composition musicale.