Alors moi je dis ENFIN !

Parce qu’après des années à subir le joug de la mode, les os des hanches ciselés, le ventre meurtri, les fesses aplaties, enfin ENFIN c’est officiel, la taille haute nous revient.

Voilà en gros ce que je me suis exclamée en lisant ces quelques mots dans mon magazine. Et me sont revenus des souvenirs d’années de tortures, alors qu’en vain j’avais cherché un jean respectueux de ma morphologie, je m’étais offert le moins pire, inaugurant des jours, des mois une éternité de souffrances silencieuses, de grimaces retenues, et d’inélégance. Parce que moi, je suis dotée d’un corps avec hanches et taille qui dans ces pantalons ont la fâcheuse tendance à se transformer en bourrelets, saillants, débordants, embarrassants, handicapants, m’obligeant à de régulières contorsions pour rajuster ma féminité dans son fourreau. Et je ne mentionnerait même pas le sort du string qui s’exposait sur la place publique.

Tout cela fort heureusement fait partie du passé, les tailles sont redevenues raisonnables, nos corps ont reconquis leur liberté de se mouvoir en tout confort. Mais là en lisant plus attentivement je m’interroge : ne me serais-je pas emballée un peu trop vite, est-il bien raisonnable d’annoncer le retour du jean 70′s, celui immortalisé par Farrah Fowcett et ses copines drôles de dames, qui transforme les chemises en boléros, celui dans lequel pour se glisser, les femmes devaient s’allonger sur leurs lits, ou à même le sol dans les couloirs des cabines d’essayages ?

Celles qui, pour leur malheur, ont assisté à ce triste spectacle, celles qui se sont affranchies des diktats des tendances, ne pourront qu’être d’accord avec moi, la mode est celle que nous créons et décidons, avec nos propres critères, ceux de nos corps et de nos envies profondes ou superficielles, elle est un jeu, un plaisir, qui se doit de nous agréer mais non de s’imposer.

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