Magazine Cinéma
dimanche 21 avril 2013
J’attendais depuis longtemps une belle adaptation de mon roman préféré. C’est en partie fait.
La cinéaste a pris le parti d’ignorer « Autour de Swann » ce que je comprends, le film durant près de quatre heures. Mais j’aurais bien voulu retrouver l’atmosphère de Combray et les premières amours avec Gilberte. En fait, la partie qu’il aurait fallu ignorer c’est « Un amour de Swann » qui peut se détacher du reste du livre même si c’est une de ses plus belles parties. On retrouve bien cette atmosphère fin d’époque où le faubourg Saint-Germain vit ses derniers moments avant la première guerre mondiale. Lire en voix-off des extraits de livre est aussi une bonne idée car jamais une image ne pourra rendre la beauté des textes de Proust. C’est d’ailleurs ce que j’avais écrit à propos d’ « Un amour de Swann » de Schlöndorff qui est un ratage complet.
On comprend tout le cheminement de l’auteur qui se sent inutile et n’arrive pas à exprimer son talent, puis enfin trouve sa voie avec « Le temps retrouvé ».
Alors qu’est-ce qui ne va pas dans ce film ? Bien évidemment Micha Lescot ! C’est dommage car c’est lui qui joue le rôle de Marcel. En lisant le livre de Proust, j’imagine quelqu’un de précieux, hyper-sensible, amoureux des arts et de la langue mais pas un efféminé à la voix de fausset. Je pense que la cinéaste a beaucoup trop forcé le trait, c’est probablement son interprétation de l’auteur, pas la mienne. Alors au début, ça dérange, énerve puis on s’habitue pour retrouver avec plaisir ce très beau livre.