Chers Bouquineurs, je sais que cette nouvelle ne va pas plaire à tout le monde, mais il faut que je vous le dise: voici venu le dernier numéro des Dimanches au Musée. Oui, je sais, cette rubrique était plutôt intéressante, mais mon inspiration me fuit et trouver de quel tableau je vais vous parler est devenu une véritable corvée. Je ne m’interdis pas à l’avenir de vous parler d’un tableau par-ci par-là, mais le rendez-vous dominical est terminé. Et pour cette dernière édition, voici Le Désespéré, un autoportrait de Gustave Courbet:
Extrêmement célèbre, ce tableau très sobre de petit format (environ 50 cm de côté) propose un gros plan sur le visage du peintre. Son originalité est bien sûr l’expression et la position du modèle. On a clairement l’impression qu’il a été saisi dans un mouvement de tension vers le spectateur qu’il fixe de ses yeux écarquillés. Il semble également s’attraper les cheveux, notamment de la main droite dont les doigts sont entortillés dans les mèches. On comprend donc pourquoi ce tableau a été intitulé ainsi: ce regard qui plonge droit vers le spectateur semble réellement le prendre à parti, comme s’il attendait quelque chose de lui. Pour le moins dérangeant… Avec les coudes qui pointent, le cou tendu, on s’attendrait presque à le voir surgir du tableau. Mais ce qui surtout attire mon attention, c’est l’étonnante expressivité de son regard, comme s’il était prisonnier d’une sorte de silence et qu’il cherchait à nous faire comprendre quelque chose. Ce message muet et pourtant insistant a suscité beaucoup d’interprétation pour ce tableau: il a illustré la folie, la peur… Je préfère lui laisser toute son ouverture?
Qu’en pensez-vous?
Merci à tous ceux qui ont suivi les dimanches au musée depuis leurs débuts en Juin 2010 (ouah, 3 ans quand même!)