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De l’Allemagne 1800-1939. De Friedrich à Beckmann, au musée du Louvre

Publié le 21 avril 2013 par Mpbernet

21 avril 2013

Bêtise crasse ou sinistre manipulation ?

L’exposition du Louvre s’inscrit dans le cadre de la commémoration du traité d’amitié franco-allemande de l’Elysée signé en 1963 par de Gaulle et Adenauer, et bénéficie de prêts exceptionnels de très nombreux musées allemands, mais aussi d'autres pays.

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Elle est  introduite par une oeuvre inédite d’Anselm Kiefer installée dans la rotonde d’entrée. Célébrer l’amitié franco-allemande était sans doute l’objectif de ses promoteurs français. Eh bien, c'est raté !

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Car, comme souvent, les commissaires français du Louvre avaient une idée bien arrêtée derrière la tête et n’ont pas écouté les reserves et mises en garde de leurs homologues allemands. Et, sciemment, ils ont fait correspondre, par le choix partiel et partial des œuvres, à leur dada : que l’art pictural allemand conduisait tout droit au nazisme. C’est là que l’exposition fait scandale outre-Rhin. Et, franchement, après l’avoir vue, je comprends tout à fait !

D’abord, parce que des peintres éminents et des mouvements artistiques entiers sont absents de cette rétrospective : Dürer ou du moins sa référence puisque les bornes de la période considérée sont fixées à 1800 – 1939. Mais surtout, ni la douceur du style Biedemeier au début de la période, ni les Kandinsky (actif à Munich jusqu'en 1914), Kirchner, Nolde, les mouvements comme Die Blaue Ritter et die Brücke, le Bauhaus, tout le foisonnement culturel de la Rébublique de Weimar ont été passés sous silence et c'est scandaleux …

Beckmann enfer des oiseaux

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Caspar David Friedrich 1824

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On ne va pas nous faire croire qu’entre 1800 et 1939, il n’y eut aucun artiste allemand fervent de la lumière, aucun portraitiste mondain, aucun paysagiste qui n’ait peint d’autres décors que des pentes montagneuses rêvées, ou des arbres puisant leurs racines dans la tombe d’un guerrier Hun ! La période romantique, dans les principautés allemandes, c’est un extraordinaire développement musical, littéraire, théâtral … Rien que des « pompiers » en peinture ?

On est d’autant plus frustré que l’on peut voir à Paris deux expositions majeures d’Eugène Boudin et des Macchiaioli …

Le Louvre se défend : « Cette longue période n’a pas été choisie pour servir une présentation exhaustive et linéaire des courants artistiques en Allemagne, mais bien pour permettre de proposer trois clés de lecture de l’art allemand pour un public français, sans aucune intention polémique : le rapport au passé, le rapport à la nature et le rapport à l’humain. »

C’est vite dit, mais cela ne suffira pas à faire cesser la polémique ! La traduction est claire pour nos amis allemands : « Les Français continuent à nous tenir pour des brutes barbares. »

Donc, je déconseille de se déplacer pour voir cette exposition.

Ce n’est en aucune façon un moyen d’appréhender le génie allemand et je souhaite que jamais un camouflet pareil ne nous soit infligé outre-Rhin ! Mais les Allemands nous aiment trop et sont intellectuellement bien plus honnêtes …

De l’Allemagne 1800-1939. De Friedrich à Beckmann. exposition du 28 mars - 24 juin 2013. Au musée du Louvre.


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