Une équipe de tournage se rend en Bolivie pour y tourner un film racontant l'arrivée de Christophe Colomb aux Amériques. Le film se veut réaliste et raconte les exactions des conquistadors prenant possession des terres et instituant un impôt que les Indiens doivent dorénavant payer... Le réalisateur de ce "film dans le film" s'intéresse particulièrement au moine dominicain Bartolomé de Las Casas et au chanoine Juan Ginés de Sepúlveda les premiers à s'élever contre la traite des Indiens. La Controverse de Valladolid, adapté du roman éponyme de Jean-Claude Carrière paru en 1992, raconte leur combat sous forme d'un procès.
Les producteurs ont choisi comme lieu de tournage la Bolivie afin de faire des économies sur les coûts de production. Mais manque de chance, le pays est en pleine crise. Le gouvernement a laissé la gestion de l'eau à une compagnie privée, engendrant une hausse des prix qu'une partie de la population ne peut pas assumer. Une protestation populaire se met en place, menée par Daniel, un Quechua qui tient un rôle important dans le film. Le gouvernement bolivien n'ayant pas l'intention de céder d'un pouce, les émeutes se font de plus en plus nombreuses. Si Daniel est blessé ou arrêté, il risque de remettre en cause le tournage.
L'équipe du film se voit alors confrontée à ses contradictions. Elle dénonce avec force dans son projet la brutalité des Espagnols lors de la colonisation de l’Amérique et les acteurs sont fiers de tenir le rôle d'humanistes. Mais quant à ce qui se passe dans la réalité, leur réaction est bien différente. Ils ne veulent pas que Daniel continue le combat, pensent à l'argent investi et à leur sécurité...
Ce film revient sur la mobilisation des habitants de Cochabamba entre janvier et avril 2000 contre la privation par la municipalité de l'eau courante de la ville. Du fait de la hausse des prix de ce bien commun par l'entreprise gestionnaire Aguas del Tunari, une partie de la population y avait accès avec difficulté. La contestation s'est transformée en révolte faisant revenir la municipalité sur ça décision et annulant le plan de route du gouvernement qui prévoyait d'étendre la privatisation à tout le pays.
Ces événements n'empêchent pas gouvernements et entreprises de lorgner sur la gestion privée de l'eau. C'est sans ambiguïté que lors de sont passage en Grèce le 19 février 2013, François Hollandais appelait les entreprises françaises à investir dans les ressources naturelles dont l'eau. Pendant ce temps, de nombreuses villes françaises reviennent à la gestion publique de cet or bleu.