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hermann nitschartiste autrichienqui nous donne des oeuvres sanguines
je ne m'accoutume pas à la souffranceje n'y suis pas exposéepréservez-m'en pour autantque la vie douce puisse s'écoulerdans mon monde superficielde gaieté et de soleil
je ne connais pas son nomil a dû être martelédepuis ce jeudi où on a pensépeut-être l'apercevoiroù les forces se sont liguées
pour mieux le rattraper
j'ai vu son visage
il ressemble à mon fils
un enfant d'à peine vingt ans
qu'a-t-il dans la tête
qu'a-t-il dans le coeur
connaît-il la peur
j'ai mal à mon coeur
le massacre est proche
le massacre est grand
il est ignoble il est immense
le carnage est vivant
il grouille dans le coeur qui saigne
pourquoi sommes-nous vils
pourquoi devancer la fatale heure
un coeur qui ne s'y attend pas
un coeur qui sèche
mais mon coeur ne veut pas
que l'on filme et qu'on regarde
qu'on participe à cette chasse humaine
comme au temps des sorcières
même si, même si, même si
existe la haine
existe la souffrance.