Les amateurs de musique « world » connaissent Angélique Ionatos et sa voix grave envoûtante. Depuis 1977, elle parcourt les scènes du monde distillant des chansons qui puisent leur inspiration au cœur de la culture traditionnelle grecque, tout en faisant des incursions en langues française, anglaise, espagnole… C’est du bon travail, même si ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé.
Par contre, le 33 tours qu’elle a sorti en 1975 avec son frère Photis reste un de ces disques que je prends toujours plaisir à réécouter, tant il y a là de fraîcheur, de force, de musicalité, de spontanéité !
Photis mène lui aussi une carrière musicale, surtout en Belgique et de manière très confidentielle, ce qui n’enlève rien à la qualité de son travail.
Toutes les chansons de ce 33 tours mériteraient d’être mises en avant, mais j’ai choisi « Prends ton courage et continue ». Composée par le duo, chantée par les deux, en français mais avec un peu de grec, c’est une chanson qui m’a permis – à moi comme à d’autres – de garder la tête haute, de poursuivre le chemin en sachant que la lumière est au bout du tunnel, de vivre.
Pour celui qui ne verra plus le grand miracle de la vie, Pour celui qui n'entendra plus parler d'amour, parler d'oubli, Pour celui qui ne pourra plus sentir la chaleur de l'enfant, Pour celui qui ne pourra plus goûter la saveur du printemps, Fais un vœu, en attendant que le cœur du monde fleurisse d'amour ! Pour celui dont le cœur est triste et qui sanglote dans le silence, Et pour celui dont la souffrance est devenue pain quotidien, Pour celui qui s'invente un monde pour protéger son ignorance, Et pour celui qui prend conscience de l'importance d'une vie, Fais un vœu, en attendant que le cœur du monde s'incline devant la douleur et la solitude ! Mais pour le soleil qui se lève, pour ce bourgeon qui vient d'éclore, Et pour la haine qui s'endort, dans le cœur même de la nuit, Pour ce sourire qui vient se mettre au plus profond coin de ton être, Et pour l'enfant qui vient de naître, Prends ton courage et continue !