Cela fait longtemps que je n'ai pas alimenté ce blog, il faut dire qu'ici la connection est limitée et internet est quelque chose de rare.
donc je vais essayer de réunir toutes mes impressions de ces dernieres semaines ce qui n'est pas chose facile.
j'ai passé quelques jours dans l'école primaire de Tanlili qui compte 305 éleves environ. j'ai été accueillie par le directeur Clément Ramdé qui est quelqu'un de très dynamique et qui fait beaucoup de chose pour son école. j'ai profité de ces quelques jours pour assister aux cours et échanger avec les élèves sur nos différentes manières de vivre.
Ils sont environ 60 par classe, assis par 5 sur des bancs pour 2. ils sont extremement sages, attentifs et participent beaucoup. cela m'a touchée de voir cette envie d'apprendre. S'ils sont à l'école c'est que leurs parents ont dû payer et ils savent qu'ils n'ont pas tous cette chance.
les enseignants et les élèves évoluent dans des locaux où il manque le confort minimum. il n'y a pas de livre et aucun support pour appuyer le cours. Alors quand j'ai amené le globe terrestre c'était quelque chose de nouveau. déja ils ont appris que la terre ressemble à ca. mais c'est tellement loin de leur vie de tous les jours qu'ils regardent ça sans vraiment réaliser.
Dans la classe de CP1 qui se trouve à l'extérieur de l'école dans un local prêté pour l'UNGVT, il n'y a plus de porte car elle a été volée et la lumière a du mal à pénétrer.
je me retrouve dans ces moments là, seule avec les maitresses et ce sont des moments importants en échanges car on peut parler plus librement. C'est difficile, elles doivent préparer les cours le soir, s'occuper des enfants et faire à manger pour certaines.
Au cours de cette semaine j'ai rencontré Olivia et Souarel(4 et 2 ans) les enfants des maitresses. Au début ils étaient intrigués, olivia venait me toucher et demander à sa mère pourquoi moi j'étais blanche et si elle, elle deviendrait un jour blanche comme moi. Et puis après ils m'ont adoptée, je partais avec eux à l'école. En général Souarel s'endormait sur mes genoux au bout de 30 minutes.
C'est pas facile d'enseigner dans ces conditions mais je trouve qu'ils s'en sortent déja bien pour le peu qu'ils ont.
Une des maitresses m'a raconté son histoire. son père était enseignant et il a pris sa retraite il y a pas longtemps. ils ont alors tiré au sort dans la famille pour savoir qui allait prendre la relève et c'est tombé sur elle. Elle a du quitter son boulot dans l'administration à Ouaga, tout laisser pour partir en brousse seule sans son mari qui est resté en ville pour travailler.