Depuis les élections locales de 2009, il existe une date, le 18 avril, anniversaire de l’accession du maire Badara Séne à la mairie ville de Rufisque. A chaque 18 avril, depuis 4 ans, des interpellations citoyennes sont organisées, afin de donner la parole aux populations pour qu’elles évaluent et tirent le bilan de la gestion de l’équipe municipale. L’engouement autour de cette journée et le taux d’adhésion des Rufisquois à cette interpellation citoyenne, sont des actes forts qui témoignent de la nécessité de la présence d’une gouvernance locale participative. Pousser les populations à s’intéresser à la gestion de la municipalité est une tache louable. Cette tache l’est encore plus, lorsque les populations, acceptent de ne plus être des spectateurs et se transforment en outil de contrôle.
Mais cette journée d’interpellation citoyenne, je le crois, ne doit pas "uniquement" servir à évaluer le travail de nos élus locaux. Elle doit aussi servir à rappeler au président de la république( donc à l'Etat) ses engagements pour la ville de Rufisque. Surtout dans un contexte où le budget de la ville (7 milliards par an) s’avère insuffisant pour régler les maux dont souffre la vieille ville avec ses multiples problèmes environnementaux. Nous le savons tous, la reforme de la politique de décentralisation de l’Etat du Sénégal en 1996, marquée par le transfert de 9 compétences aux collectivités locales, rencontre une non concomitance du transfert des moyens financiers sans lesquels, l’exercice de ces compétences devient quasi impossible. Loin de moi ici, l’idée de dédouaner l’équipe municipale composée du maire Badara Séne et de ses 70 conseillers, car faisant parti de ceux qui jugent indéfendable leur bilan pour ces 4 dernières années à Rufisque. Je pense juste qu’il est temps, qu’ensemble nous, habitant de Rufisque, entamions une réflexion collective et endogène à fin d’impulser cette dynamique des interpellations citoyennes à d’autres sphères de décisions.