Argo, réalisé par Ben Affleck.
Ce qui m'a réellement plu dans Argo c'est les deux univers qui se chevauchent au service de cette histoire assez hors du commun. On commence ainsi avec la prise de l'ambassade américaine à Téhéran avec une séquence vraiment bluffante. Les mouvements de foule et la réaction des américains dans l'ambassade étaient vraiment impressionnants. J'ai trouvé ces séquences très prenantes et intéressantes, au point de me donner envie d'en apprendre plus sur ces tragiques évènements.
C'était donc assez étonnant de voir l'histoire évoluer vers une intrigue en apparence un peu légère avec le côté "Hollywood". J'ai trouvé que c'était une idée assez géniale et toute la mise en place du stratagème était très bien fichue. L'idée de créer le film Argo, de mettre en place son univers, ses personnages et même son équipe technique, tout ça pour sauver un groupe de personnes, est excellente et on a un peu de mal à croire que ce soit une histoire vraie.
J'ai été agréablement surpris par le casting qui regorge d'acteur que j'aime beaucoup et que j'ai pu voir dans pas mal de films et de séries différentes au cours des années. Je n'ai pas l'habitude de reconnaitre autant d'acteur d'un seul coup ! Ben Affleck est très bon, tout comme le désormais incontournable Bryan Cranston. On retrouve également John Goodman et Alan Arkin, tous les deux hilarants, ainsi que Victor Garber (Alias), Kyle Chandler (Friday Night Lights), ou encore Zeljko Ivanek et Titus Welliver des incontournables du petit écran.
Zero Dark Thirty, réalisé par Kathryn Bigelow.
Et pour s'atteler à la tâche, qui d'autre que Kathryn Bigelow qui s'était fait mondialement connaître avec The Hurt Locker (Démineurs), fiction suivant une équipe de démineurs pendant la guerre en Irak et ayant remporté pas moins de 6 Oscars dont celui du meilleur réalisateur. Zero Dark Thirty était donc entre de bonnes mains et on retrouve la même maitrise du sujet, du fond comme de la forme.
J'imagine le film assez fidèle à la réalité mais je suis d'avantage impressionné par son réalisme et la crédibilité des personnages. L'actrice principale, Jessica Chastain, fait passer beaucoup d'émotion et observer son évolution au fil des années de traque est intéressant. Le reste du casting est très riche et fourmille de têtes connues, comme pour Argo, et j'ai été étonné de voir que les personnages ne possédaient que des prénoms, pas de nom de famille. On retrouve dans le film Jason Clarke, Mark Strong, Kyle Chandler (que l'on voit décidément partout !), Chris Pratt (Parks & Recreation) et même une rapide apparition de John Barrowman (Doctor Who, Torchwood).
Zero Dark Thirty est un film un peu long qui raconte une histoire assez dure. La séquence finale où les soldats entrent en jeu est particulièrement réussie et me semble crédible. On est loin des entrées fracassantes à coup de fusillades. C'est chirurgical avec une tension rythmée de temps morts et d'attaques. Vraiment fascinant et bien mis en scène. Un bon film, un bon casting et un succès.
Branded, écrit et réalisé par Jamie Bradshaw et Aleksandr Dulerayn.
Le film met en scène Misha (Ed Stoppard), un des meilleurs publicitaires de Russie a qui on a prédit une destinée hors du commun. Misha rencontre Abby (Leelee Sobieski), la nièce de son partenaire Bob (Jeffrey Tambor, Arrested Development) et tous les deux commencent à se fréquenter. En parallèle apparait le gourou Joseph Pascal qui organise une réunion avec les grands patrons de l'industrie du fast-food et leur promet de faire revenir le gras à la mode s'ils sont prêts à tout. Ils acceptent. Peu de temps après, Misha et Abby travaillent pour le lancement d'une nouvelle émission de télé-réalité mettant en scène le changement physique saisissant d'une jeune femme un peu grosse. Mais lorsque la candidate se retrouve dans le coma à la suite de l'ultime opération, tout s’écroule pour le couple. Misha s'enfuit dans l'arrière pays tandis qu'Abby retourne aux États-Unis. Mais une nuit, Misha fait un rêve qui lui indique ce qu'il doit faire. Après un étrange rituel mystique et de retour à Moscou, tout a changé. Le plan du gourou a fonctionné et le gras est devenu un mode de vie. Seulement Misha aussi est différent et est capable de voir les Marques incarnées par d'immenses abominations qui survolent la ville et leur rejetons qui s'accrochent aux gens, dictant leurs envies. Une chose est claire pour Misha : les quelques piliers de la consommation moderne contrôlent le monde et dictent aux Hommes ce qu'ils doivent acheter.
Il est triste de constater que ce film n'a pas grand chose d'une fiction et qu'effectivement, dans notre société actuelle, ce sont les sociétés qui influencent les consommateurs en leur dictant ce dont ils ont besoin, plus que ce qu'ils veulent réellement. La vision noire de la société qu'à le film est vraiment intéressante car clairement prémonitoire. Et c'est ça la réussite du film, décrire avec une telle justesse et de façon aussi simple une vérité qui nous entoure. On se demande alors pourquoi Branded n'a été diffusé que dans trois pays, la Russie, les Etats-Unis et le Japon (à venir).
Les effets visuels qui symbolisent les différentes grandes marques (détournée pour éviter tout conflit mais reconnaissables au premier coup d’œil) utilisent efficacement ces créatures étranges et repoussantes. Misha est le seul à les voir et donc le seul à pouvoir les combattre. Mais ici il n'est pas question de ramasser une épée et d'aller se battre, non, la bataille de Misha est bien différente. Misha combat la publicité par la publicité en faisant basculer le marché et en inversant les tendances, prouvant que tout n'est pas forcément perdu pour nous.
Branded est un film intriguant au premier abord mais qui se révèle être d'une justesse terrible dans le thème qu'il aborde. Ed Stoppard est parfait en rôle principal et je suis content d'avoir découvert cet acteur. Niveau visuel on est également servit avec des idées originales et assez bien exécutées. Un bon film a découvrir !
Upside Down, écrit et réalisé par Juan Diego Solanas.
Disons le tout de suite, si on cherche une bon film de science-fiction bien cohérent avec de l'action et une intrigue béton, autant passer son chemin, et pourtant Upside Down ne manque pas de qualité. Mais il est clair que l'aspect romantique du film permet d'être plus léger en terme de cohérence scientifique. Ainsi, l'histoire commence en nous présentant les deux planètes sur lesquelles vivent nos personnages. Celle du dessus, riche et prospère, et celle du dessous, pauvre et ravagé. Seulement ces planètes sont tellement proches qu'il est possible de passer de l'une à l'autre, sous réserve de certaines règles :
1. Toute matière est attirée par la gravité du monde duquel elle provient, et non de l'autre.
2. Le poids d'un objet peut être compensé par de la matière du monde opposé, la matière inverse.
3. Après un certain temps, la matière en contact avec de la matière inverse brûle.
Ces règles en têtes, on peut donc découvrir les Roméo et Juliette de notre histoire, Adam et Eden, incarnés par Jim Sturgess et Kirsten Dunst. Ils tombent amoureux mais sont séparés, Adam persuadé qu'Eden est morte. Mais lorsqu'il découvre, dix ans plus tard, qu'elle est saine en sauve, commence une quête pour la rejoindre.
La légèreté de l'histoire permet de mettre en place tout un univers aux règles simples mais intéressantes. Et étant donné que ces mondes sont totalement fictifs, des décors impressionnants sont mis en place, vraiment originaux avec le concept de dessus-dessous. Les stratagèmes d'Adam sont également ingénieux et les inversement de gravité assez bien utilisés et sacrément visuels.
Le film est une agréable balade entre ces mondes impossibles. On pourra cependant reprocher la conclusion expédiée et pas vraiment expliquée. On reste un peu sur sa fin et j'ai l'impression que la fin n'était pas assez bien construite ou trop rapidement amenée. Upside Down reste cependant un bon visionnage, beaucoup plus sympathique qu'une comédie romantique classique. Comme quoi, on peut raconter une simple histoire d'amour en étant un minimum original.