Si petit mais si effrayant

Par Ephe
Il y a peu de fois où j'assume d'avoir l'air vraiment folle, mais quand ça concerne les bestioles à 8 pattes, je soupire, prend mon mal en patience et me dit que c'est mieux de faire rire de moi que d'être hystérique.
Des anecdotes à 8 pattes, j'en ai plein (souvenir ici). Je fais tout un show à chaque fois. Mais je suis chanceuse, souvent sur le coup, il n'y a personne pour me voir, mais je dois tout de même aller chercher quelqu'un pour tuer la bestioles, car, qu'est-ce qu'il y a de pire que de voir une araignée ? He ! Oui, c'est de ne plus la voire...
Le printemps arrive, alors c'est immanquable que mes "petites amies" font leur apparition. Pas plus tard que ce matin, en arrivant à la porte de mon bureau, je l'ouvre et aperçois à 2 cm de mon nez une énorme araignée. Mon coeur manque un battement, je hurle et pousse la porte qui va claquer contre le mur. D'un même mouvement, je bondis 10 pied en arrière hystérique, les larmes aux yeux, le souffle court et le coeur qui bat la chamade. J'vous jure que j'exagère pas. Je prends 5 min pour m'en remettre et vais vérifier lentement si la bestiole est resté accroché à son tour de manège qu'elle vient d'effectuer (je savais pas que j'avais autant de force...).
La g*rce est encore là. Bien cramponnée. Je peste. Il y a de l'espace pour que je rente. Mais mon cerveau ne fonctionne pas normalement. Il voit une bestiole à 8 pattes comme un dinosaure. Et de plus, j'ai une peur bleu qu'elle me saute dessus. Je suis certaine que c'est super intelligent c'est affaire là. J'hésite, je me sermonne, j'essaye d'avancer en me disant qu'en courant, je pourrais rentrer dans le bureau. Mes pieds ne m'écoute pas. Je fais les 100 pas devant la porte, lance des regards meurtrier à l'araignée qui n'en a rien à foutre de moi. 
Il est 6h45. Je suis seule. Bon !
Je m'assoies et me dit que je vais attendre que quelqu'un arrive. Un des gars arrive tôt en général et lui, il sait que j'ai peur de ça comme la peste. Je prends la décision d'avoir l'air folle et j'attends. 
J'attends...
J'attends...
P*tain ! Il choisi pas son matin pour arriver tard lui.
Je me lève, vais vérifier que mon "amie" est toujours là. Je me réessaye à passer. Pas capable de faire 3 pas. Je me traite de tous les noms. Franchement. Y'a des choses bien plus terrifiantes dans vie qu'une araignée. Je ne me convins pas. Je me rassoies.  
Finalement 7h15 il arrive. Mon sauveur, mon héros. Il me voit assise là. Commence à me questionner puis, son regard s'illumine et il me dit : Y'a une araignée ?
Je hoche de la tête affirmative. Je lui montre. Il s'en va pour la tuer avec ses mains. Je lui dit paniquée: Non, non pas avec tes mains. Il cherche un papier et fait mine de rentrer dans le bureau. Je manque de m'évanouir et lui dit de faire attention, qu'elle pourrait lui sauter dessus (oui j'ai dit ça!). Enfin, il prend un papier et sans sourciller, achève la vie de la bestiole répugnante qui cause tant d'émoi. 
Il regarde son papier pour s'assurer de sa mort. Pas d'araignée. Je sens mon coeur se serré. Il regarde à terre. Je couine d'une voix blanche : Tu la voies ? Il fait non de la tête. Il tâte la porte, passe un papier en dessous. Rien. 
Je soupire découragée et me rassoit sur le banc. 
La journée va être longue !