Toute la lumière, ou presque, sur la pensée de Diderot...

Publié le 19 avril 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Judicieuse idée que celle de théâtraliser la pensée du philosophe du XVIIIème dans le but de la donner à entendre au plus grand nombre. S'appuyant sur une correspondance rarement mise en avant et pourtant révélatrice de ses idées, Régis de Martrin-Donos et Muriel Brot ont composé, sans trop de didactisme, un dialogue un brin artificiel mais plaisant, vivant, digeste, intelligemment et élégamment mis en espace. A voir.

Les auteurs ont choisi de propulser Denis Diderot de la cellule dans laquelle il séjourna un temps en plein XXIème siècle, au coeur d'une salle de spectacle où il se retrouvera nez à nez avec un jeune éclairagiste (rapport aux Lumières...). Ce technicien un peu paumé, pour le moins érudit et calé sur ses écrits, lui portera la contradiction au fil d'un échange..."éclairant", justement. Sur le plateau à la configuration rappellant celle d'un ring de boxe, entourés des spectateurs, ils évoqueront religion, sens de la vie, famille, vertu, vice, sexualité, morale, mort... Le tout avec passion et conviction. Le créateur de l'Encyclopédie tentera de persuader son interlocuteur, en plein questionnement existentiel, qu'"il n'y a qu'un seul devoir. Celui d'être heureux". 

Sans doute moins spectaculaire mais bien plus enrichissant philosophiquement parlant que ce qu'avait imaginé Eric Emmanuel Schmitt avec son gentil "Libertin" il y a vingt ans, "Diderot Bagarre"  est conduit par deux interprètes sobres, investis et convaincants. Dans le rôle titre, Jean-Baptiste Marcenac déroule avec aisance et évidence un propos parfois complexe. Face à lui, Quentin Moriot mêle subtilement candeur, force de caractère et fragilité touchante. Un duo qui fait preuve d'une jolie complicité.

Divertissant et instructif. 

Jusqu'au 26 mai au Poche Montparnasse.

Réservez vos places en cliquant ci-contre : 

Photos : Marc Ginot