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"Les locataires de la tour d'ivoire ne sont pas nombreux. Ils vont par le monde, l'air de rien, sur les mers ou dans les trains. Au coeur de hivers les plus rudes ils emportent quelque chose avec eux, un nécessaire fabuleux dont ils ne se séparent jamais. Ils vont seuls, c'est dans leur nature.
Les vieux greniers magiques, les cavernes d'Ali Baba ou les monastères perdus, ce sont eux qui les gardent. Ils protègent le for intérieur, veillent à ce qu'il ne tombe pas en ruine. Les locataires sont amoureux de leur tour d'ivoire. Leur seule crainte, c'est de voir, un jour, le bail résilié. C'est de se retrouver à la rue, de ne plus pouvoir s'enfermer et de ne plus pouvoir résister, contre vents et marées, à ce petit rien, ce trois fois rien qui les assiège et les émeut."
préface de "Je suis le gardien du phare et autres récits fantastiques" de Eric Faye-Editions Corti
"Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent. Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme. La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations ? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme."
Eric Faye- source: WIKIQUOTE
"Libérez le souffle et chaque mot devient un signal."
Ghérasim Luca-