Cyril et Johanne rejoignent Alain pour une invitation au voyage. Ce n’est en effet pas tout à fait au hasard du vent qu’ils vont nous embarquer, ces trois-là, mis en scène par Marinette Maignan. Alain Schneider choisit son parcours dans les ouvrages de Jules Verne, les documentaires animaliers (à moins qu’il soit allé partout : dans les airs, dans les mers, les fleuves à piranhas, les montagnes), les films d’aventure et les fenêtres ouvertes, les regards sur le monde, les expositions de peinture, les lieux où dansent les squelettes… Et quel que soit le récit qu’il en fait, sur des musiques drôlement bien entraînantes, il est toujours tourné vers l’avenir, vers ce qui chaque jour apporte un changement, le mélange des genres, le métissage des gènes : il nous invite à tout « rebarbouiller », ne pas se contenter de ce qui est terne, arrêter de « tourner mal » dans son bocal. Et trois sur scène, ce n’est pas seulement un chanteur et deux accompagnateurs : le changement commence là, Cyril et Johanne vont aussi entrer en relation avec le public par leur présence dans la musique bien sûr, mais aussi par leur complicité à trois, pour une mouche amie, un cri des petits métiers de la rue (« Peaux de lapins, peaux ! »), les hommes des cavernes… Et tous les trois nous font voyager de la terre jusque dans les étoiles, du passé lointain jusqu’à demain, peut-être après demain. Et nous sommes tous dans le partage, des bouts de chansons fredonnés ensemble, un petit air du Mali ou du bord de l’Yvette. Et le vent, le vent fait tourner dans la rue les musiques et les mots, les mots et les musiques de l’aventure humaine.
J'ai vu ce spectacle programmé par le CAEL à l'Agoreine de Bourg-la-Reine, dans le cadre de Chorus des Hauts de Seine.