Séduite par le beau travail éditorial autour de ce roman (et oui, je suis faible), j’ai profité de le trouver d’occasion à un prix imbattable pour le caser dans ma PàL. Et alors? Alors je me suis bien amusée. La quatrième de couverture faisait référence à Tarantino et en effet, on est exactement dans cet esprit-là. Ou qu’on regarde, on voit entrer dans le bar un pourri plus pourri et plus désabusé que le précédent, aux plus gros muscles ou au look plus improbable. La démesure n’effraie pas notre auteur anonyme et c’est exactement ce qu’on aime dans ce genre de roman: qu’il en fasse des tonnes. De mêmes on n’arrête pas de tuer, d’assassiner, de trucider. Avec une cruauté et une précision qui pourrait presque passer pour de l’art. Les personnages semblent d’ailleurs sortis de série B puisqu’on croisera, entre autres montagnes de muscle, un flic spécialisé dans le paranormal, une voyante qui ne voit rien du tout et des moines prônant la paix mais experts en arts martiaux. Tout va bien, quoi.
Mais là où c’est très fort, c’est que dans cet univers complètement taré qui relève autant du western que du thriller, autant du film noir fantastique que de la parodie gore, c’est qu’il y a une véritable intrigue qui tient la route et qu’on se prend complètement au jeu de savoir où est passée cette fichue pierre précieuse après laquelle ils courent tous et ce qu’il y a d’écrit dans ce fichu livre pour lequel ils se font tous éviscérer, et quel est le lien entre les deux. On reconstitue les propriétaires successifs de la pierre, qui s’est fait passer pour qui, et qui peut bien l’avoir maintenant. On suit les deux policiers qui essayent de deviner qui parmi tous ces truands peut bien être le mystérieux Bourbon Kid.
Seul point négatif à mon sens: le roman prend un tour fantastique un peu grossier qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire et aurait mérité, pour le coup, plus de subtilité ou plus de doigté. Là, il donne l’impression de retomber dans quelque chose de convenu alors que tout le reste s’attache à en faire quelque chose hors norme.
La note de Mélu:
Un roman déjanté!
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