Alors que s’ouvre la troisième Conférence des principales puissances économiques (baptisée « MEM » pour « Major economies meeting »), Greenpeace s’inquiète de la réalité des ambitions françaises en matière climatique.
Dans son discours tenu mercredi 16 avril à la Maison blanche, le Président Bush a une fois de plus rejeté tout objectif contraignant et chiffré. Ce discours aurait dû servir de piqûre de rappel à la diplomatie française et être une raison de plus pour que le ministre d’État et le président de la République s’abstiennent de participer en personne au MEM et refusent ainsi de cautionner par leur présence ce processus inutile et dangereux.
« Priorité de la présidence de Nicolas Sarkozy, priorité de la présidence française de l’Union européenne, le climat “made in France” va-t-il finalement être cuisiné à la sauce Bush ?, s’interroge Karine Gavand, en charge de la campagne Climat à Greenpeace France. Il est loin le discours de Bali où la France et l’Union européenne critiquaient haut et fort le MEM ! Tout compromis avec Bush retarde les indispensables efforts à entreprendre par la communauté internationale, dans le seul cadre efficace et légitime pour lutter contre le dérèglement du climat : les Nations unies et son protocole de Kyoto. »
L’absence du président de la République au MEM serait la seule réponse responsable au discours de Bush.
À défaut, Greenpeace attend que la France affirme des principes intangibles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre :
- Kyoto et la Conférence des Nations unies constituent le seul et unique cadre pour toute décision et tout accord international ;
- seule la décision d’objectifs chiffrés et contraignants, fondés sur les préconisations du Giec, permettra une réduction des émissions polluantes ;
- la France va réduire ses émissions de 30 % d’ici à 2020.
Sans cette triple affirmation, Greenpeace considérera que la France commet une faute lourde en matière de lutte contre les changements climatiques.
« Voilà qui serait de très mauvais augure, à deux mois du début de la présidence française de l’Union européenne et à huit mois de la conférence de l’Onu à Poznan, où la France va mener la négociation européenne », conclut Karine Gavand.