Au delà des discours des marins d’eau douce qui ne voudront pas embarquer, la politique menée est courageuse et sérieuse et saluée par la commission européenne comme s’attaquant aux problèmes structurels de la France pour la première fois
Je partage donc l’avis de cet internaute:
La boîte à outils présentée par François Hollande et que certains dénoncent comme hétéroclite et inopérante, s’attaque globalement aux faiblesses de notre système. Elle devrait entamer la réforme structurelle d’un système devenu progressivement inadapté aux nouvelles contraintes d’un monde dont les fondamentaux ont changé en profondeur, et participer à sa rénovation. Dans le contexte économique très difficile, une situation sociale qui se crispe, un climat politique de doute et de radicalisation des extrêmes, dans l’agitation médiatique ambiante aux allures de jeu de massacre, le président est apparu déterminé et solide, conscient mais au-dessus du matraquage systématique dont il est l’objet depuis des mois.
Outre, le fait qu’il a pris la mesure des enjeux et maîtrise les dossiers dans leur complexité, il a donné un sentiment, au moins pour ceux qui, dégagés des passions politiques partisanes sont de bonne foi, de lucidité et de courage. Certes, et certains seront déçus ou s’en offusqueront, s’il n’a pas promis d’aller » chercher la croissance avec les dents « , au moins a-t-il, en quelques mois seulement, mis au point et réuni un ensemble de mesures de nature à stimuler l’économie et accompagner, sinon hâter, une reprise.
Qui pensait sérieusement chez les journalistes et parmi les chroniqueurs spécialisés que la situation économique et sociale allait
s’inverser rapidement ? Chacun savait que la dégradation est importante, ancienne, structurelle. On nous l’explique depuis des années à longueur de journaux, magazines et émissions spécialisées. Et ce sont les mêmes qui se scandalisent et crient au manque de résultat, et même à l’échec, après quelques mois de changement ! Où sont le sérieux et la bonne foi de ces gens-là lorsqu’ils se répandent en critiques acerbes et sentences définitives à l’encontre d’un gouvernement qui a trouvé une situation en dégringolade vertigineuse.
sans spectacle quotidien, sans flatter les passions extrémistes ou xénophobes, sans appliquer une fiscalité favorable aux plus favorisés par clientélisme électoral. Il est vrai que l’agitation, cette illusion de l’action à laquelle on nous avait formatés, ne vient plus quotidiennement encombrer nos esprits et nous laisse un peu désemparés en ces temps d’addiction médiatique. Curieusement, le calme et la réflexion provoquent une sorte de malaise du manque qu’exploitent les médias !
Cependant oui la réalité se manifeste. Oui, il faut réformer en s’efforçant de maintenir le pacte de solidarité nationale, quand bien même devra-t-il être révisé dans ses modalités. Oui, il faudra des mois, et sans doute des années, pour qu’un processus de désendettement forcément douloureux pour les finances publiques, mais indispensable, puisse rétablir la confiance des prêteurs et celle des entrepreneurs. Oui, il faudra des décisions impopulaires pour réduire la dépense publique et assainir les budgets. Oui, il faudra revoir à la baisse les comptes sociaux et à l’évidence réformer en profondeur les modalités d’attributions des prestations, et plus certainement encore les mécanismes de leur financement. Oui, il faudra réviser le droit du travail de manière à stimuler la mobilité, faciliter les ajustements conjoncturels, inciter au retour à l’emploi. Oui, il faudra partager le travail sans alourdir son coût afin de participer valablement à la compétition internationale qui est un fait indéniable, que l’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore. Oui, il faudra revoir la fiscalité de nature à stimuler la recherche et à faciliter l’initiative entrepreneuriale. Oui, il faudra traquer les niches fiscales, mais aussi débusquer double emploi et gaspillage dans les services publics à leurs différentes strates de nos administrations. Oui, il faudra faire participer davantage à l’effort national la rente et le patrimoine. Oui, il faudra réglementer et contrôler la finance anarchique, spéculative et cupide. Oui, il faudra de la rigueur dans les choix pour privilégier les investissements productifs aux dépens sans doute de certains services publics. Oui, il faudra cesser la fuite en avant entamée depuis des décennies concernant la gestion des deniers publics.
Tout est à repenser, moderniser, transformer
Faire des économies significatives, se désendetter, c’est-à-dire pratiquer la rigueur et cela tout en veillant à la fois à ne pas compromettre par la récession les chances d’une reprise économique et à préserver autant que possible les plus démunis d’une précarité sociale qui se propage : voilà un projet politique ardu. Les prédécesseurs de Hollande y ont échoué. A moins, hypothèse que l’on ne peut exclure, qu’ils y aient simplement renoncé ?
Dans un climat politique qui se tend, où l’inquiétude sociale se propage, où l’hystérie médiatique distille l’inquiétude, il paraissait nécessaire de ramener au calme et à la raison et surtout d’initier une perspective et une méthode du changement. Le Président de la République a montré qu’il avait fait ses choix et tenait le cap. Nous sommes au milieu du gué… Il faut reprendre une marche dont on sait, qu’en toute hypothèse, elle sera ardue !
Bernard Duquesnoy, Donneville (Haute-Garonne)