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futur intérieur d'un « si » condamné à perplexité ( Jules Laforgue - 3ème jour)

Par Absolut'lit @absolute_lit

littérature, livre, poésie, poème, jules laforgue, arabesques de malheur- Nous vous écoutons.

- Nous nous aimions comme deux fous ;
On s'est quittés sans en parler.
(Un spleen me tenait exilé
Et ce spleen me venait de tout.)


Que ferons-nous, moi, de mon âme,
Elle de sa tendre jeunesse !
Ô vieillissante pécheresse,
Oh ! que tu vas me rendre infâme !
Des ans vont passer là-dessus ;
On durcira chacun pour soi ;
Et plus d'une fois, je m'y vois,
On ragera : " Si j'avais su ! "....
Oh ! comme on fait claquer les portes,
Dans ce Grand Hôtel d'anonymes !
Touristes, couples légitimes,
Ma Destinée est demi-morte !....

- Venez-en aux faits !

- Ses yeux disaient : " Comprenez-vous !
" Comment ne comprenez-vous pas ! "
Et nul n'a pu le premier pas ;
On s'est séparés d'un air fou.

Voilà M'sieur l'Juge, c'est comme ça qu'ça s'est passé. On s'est tombés d'ssus, on est tombés amoureux, mais
Si on ne tombe pas d'un même
Ensemble à genoux, c'est factice,
C'est du toc. Voilà la justice
Selon moi, voilà comment j'aime (*)

….

- Accusé, relevez-vous.. ! »

Et c'est ainsi que des jurés s'en allèrent discuter du futur intérieur d'un « si » condamné à perplexité. Le malheur en effet, n'attend pas l'ombre des damnés

(* : Arabesques de malheur)


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