"Vers un Bail-in* mondial et simultané ?
Voilà une solution qui ne manquerait pas d’élégance. Aucune échappatoire possible, ou que vous mettiez votre argent il serait saisi à hauteur de x% permettant aux pays occidentaux qui sont tous sans exception dans la même situation de surendettement de repartir sur des bases économiquement plus saines.
Impossible me direz-vous. Impossible sauf que le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada (qui n’est pas le plus mauvais élève loin s’en faut en termes de dettes), la France et de façon générale l’Union Européenne sont en train de traduire dans les différentes législations nationales ce principe de Bail-In afin de lui conférer un cadre légal… Cela fait des années que j’entends évoquer ici ou là cette possibilité de « faillite » mondiale. Au bout de cinq ans de crise aigüe, force est de constater que les choses semblent plutôt se profiler dans ce sens, ce qui est logique, dans la mesure où ce serait la seule solution qui rendrait ces faillites supportables, y compris politiquement puisque dans un tel cadre, personne n’en « profiterait ». Ce serait une remise à plat géante, avec sans doute au bout un nouveau système monétaire international et une nouvelle répartition des pouvoirs dans les instances internationales.
Peu importe que cela se fasse de cette façon-là ou d’une autre car ce qui est sûr c’est que désormais les états laissent progressivement s’insinuer l’idée que votre argent n’est plus garanti, en tout cas au-delà de 100 000 euros. Vous pouvez toujours y croire… Ce que je constate c’est que la situation financière de nos pays est irrémédiablement compromise et que Monsieur Bricolage sera sans doute le Président de la faillite. Autant qu’il s’habitue à une côte de popularité en berne… car cela ne vas pas s’arranger de sitôt." Sannat/contrarien
* Bail In ! Un nouveau terme qui vous permet de comprendre comme les chypriotes qui en font l’expérience en premiers, comment vous allez vous faire ruiner légalement et sans pouvoir rien dire. Le « bail-in » c’est l’inverse de tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant et pour moi c’est évidemment la moins mauvaises des pires des solutions. Depuis le début de la crise dite « des subprimes » qui a commencé en 2007 nous avons privatisé les bénéfices des banques et socialisé les pertes qui étaient prises en charge par les états selon le principe du « too big to fail » c’est-à-dire trop gros pour faire faillite. Pourtant il ne faut pas se leurrer. Par définition et c’est d’une logique implacable, une banque « too big to fail » est également bien souvent « too big to save » c’est-à-dire bien trop grosse pour être sauvée même par les états. C’est ce que vous avez vu avec la Grèce (qui n’est pas un paradis fiscal rempli de mafieux russes) ou encore avec Chypre. Mais c’est aussi le cas des banques du Luxembourg dont les bilans représenteraient environ 30 fois la taille du PIB du pays, ou encore de la France dont le seul bilan de la BNP est égal à notre PIB… et pourtant nous non plus nous ne sommes pas à proprement parler un paradis fiscal. Nous en sommes donc arrivés en Europe au moment où nous sommes obligés de reconnaitre que nous ne sommes pas capables de sauver nos banques (ce qui est connu depuis plus de cinq ans d’ailleurs), d’où l’invention du terme « bail-in » qui consiste à dire que les obligataires (ceux qui ont prété aux banques en achetant des obligations), les actionnaires (les propriétaires des banques) et également les déposants (qui n’ont pas d’argent en banque puisque les dépôts à vue sont des créances sur la banque…) seront désormais mis à contribution pour régler la note en lieu et place des états qui ne le peuvent pas puisqu’ils sont également insolvables.
*******************************************************************************
"Faisant écho aux déclarations (rapidement étouffées), le 25 mars, du président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem ("Si la banque ne peut pas le faire elle-même, nous leur demanderons de contribuer en recapitalisant la banque et si nécessaire (nous le demanderons) aux détenteurs de dépôts non garantis"). Frederico Ghizzoni, PDG de la banque italienne Unicredit, a déclaré, le 4 avril, qu'il était "acceptable de confisquer les avoirs détenus par les clients pour sauver les banques" ("acceptable to confiscate havings to save banks"). Il a appellé "à une solution commune en Europe" afin que l'UE "passe des lois identiques et appliquées dans les différents états-membres". "La saisie des dépôts non assurés (NDA: c'est-à-dire supérieurs à 100 000 euros en France) est acceptable si elle devient une solution européenne." Ghizzoni n'est pas un illuminé: membre du conseil d'administration des directeurs de l'Institut de Finance International de Washington, il sièf=ge également à la conférence monétaire internationale de Washington et à l'Institut international d'étaudes bancaires de Bruxelles. Il appartient au groupe de Bilderberg et assiste quasi-systématiquement au Forum économique mondial de Davos." Faits et Documents, 15-30/04/2013.