Oui, ne vous déplaise, aujourd'hui je vais parler règles et vagin, et ça va être sanglant ! Voilà, vous êtes prévenus ... Plus sérieusement, je vais causer de ma libération menstruelle, et combien on peut se sentir femme et même sexy tout an ayant ses ragnagnas. Si si.
J'ai été réglée à 12 ans (oui, parce que du coup, vous allez tout savoir, ou presque, de ma vie ragnagnesque), et très vite j'ai abandonné l'usage des serviettes. La décision a été prise l'année d'après, au cours d'une séance de sport. J'étais dans un collège qui n'avait des toilettes que sous le préau (du moins, pour celles qui étaient accessibles aux élèves). Et pas des plus propres, même côté fille. Je détestais aller aux toilettes, j'avais même développé un pouvoir de ouf malade : se retenir et avoir une vessie capable de contenir tous les liquides de la journée, et ce jusqu'au soir où je fonçais avec grande joie dans les toilettes de chez moi. Pour en revenir aux anglais et aux serviettes : je ne voulais pas prendre de serviettes trop épaisses en journée, parce que ça me gênais beaucoup (pour celles qui ne connaissent pas, et pour ces messieurs, tentez de passer une journée avec une couche tout en vous sentant à l'aise ...). Seulement j'avais déjà un flux très abondant (en plus d'une irrégularité très sadique). Autant vous dire qu'il était impératif de changer ma couche au plus tard toutes les deux heures (et parfois, même là c'était un peu tard ... bonjour l'angoisse pour une collégienne déjà angoissée).
Un jour où j'étais dispensée de sport à cause du grand débarquement, je discutais avec une copine de classe que je savais "être une femme" depuis quelques années (ouais, juste deux ou trois hein). Elle m'a parlé des tampons. Si j'vous dis, la révélation quoi !
Et donc, depuis plus de 10 ans, je porte des tampons une fois par mois, pendant 3 à 5 jours (ah oui, entre temps, j'avais aussi eu la révélation de la pilule qui m'a donné la joie de connaître la régularité et les douleurs amoindries).
Soit environ 1000€ dépensés en bouts de coton qui ont fini à la poubelle ... Et encore, je suis sûre que c'est plus élevé que ça ...
Je m'en étais contentée jusqu'à maintenant, parce que déjà ça me convenait, et puis parce que je ne connaissais rien d'autre. Je me suis habituée à enfoncer tous les jours plusieurs machins dans mon vagin (et en y mettant les doigts, vu que je n'aimais pas les applicateurs, ça m'a permit de découvrir mon anatomie en profondeur d'ailleurs ^^), à avoir cette petite ficelle dans ma culotte, et à me sentir plus ou moins féminine même en période de règles (parce que déjà, plus cette impression d'odeur de marée venant de mon entrejambe, ni l'angoisse du débordement vu que je prenais des trucs vraiment hyper absorbants).
Mais le tampon à ses limites. Sécheresse intime dés le premier jour des règles, et du coup douleurs dans le bas-ventre parce qu'insérer un truc absorbant dans une caverne aux parois déjà bien sèches, ça pique un peu. Sans parler de la pollution et du coût.
Et il y a un an, j'ai découvert les coupes menstruelles. Et au fil de mes recherches, je suis tombée sur ça :
Plus de ficelle, rien à acheter chaque mois, pas de déchet ... Sur le papier ça avait l'air hyper attrayant ! J'avoue qu'en voyant le machin, j'ai eu un peu peur. QUOI !?!?!? Vous voulez que moi je mette un gros machin en plastoc dans mon frifri !
Mais je suis une personne qui sait faire la part des choses et qui se renseigne toujours avant de faire ou de ne pas faire quelque chose. Je suis donc allée sur un site consacré aux coupes menstruelles. Et j'ai été servie en informations. Je le conseille d'ailleurs fortement aux indécises (ou aux pas douées comme moi qui abandonnent après le premier essai raté ^^).
Et j'ai sauté le pas.
Armée du tableau comparatif des différentes variétés (et rigolez pas, il en existe vraiment beaucoup et pour toutes les tailles, pour tous les flux, pour toutes les femmes), j'ai fini par trouver celle qui me correspondait le mieux, à savoir la Fleurcup taille 2, que j'ai prise en violet (elle est beeeelle ^^).
Je l'ai reçue en "période creuse", mais j'ai eu tout de suite envie de l'essayer, "pour m’entraîner". Avec le recul je me dis que je n'aurais pas du et que c'est sans doute à cause de ça que je me suis découragée. Car il faut savoir qu'en dehors de la période des règles, le vagin est naturellement plus "étroit" (oui, quand il n'est pas stimulé ... faites un essai, mettez juste un doigt dedans vous verrez la différence ...). Du coup, non seulement je n'ai pas réussi à mettre la cup correctement, mais en plus j'ai fini par me faire mal ... De quoi bien refroidir. J'ai ré-essayé plus tard quand Dame Nature s'est rappelée à moi, mais stressée par mon précédent échec et par la pression que je m'étais mise toute seule, je me suis foiré je me suis fait mal à nouveau ... Et puis il y avait cette tige plus dure que le reste de la cup, elle ressortais (alors oui, je ne sais pas pour les autres filles qui ont cette cup, mais visiblement, je dois avoir un vagin assez court, parce que même quand la cup est très bien placé, la tige sort) et donc, elle me faisait juste super mal.
J'ai donc abandonné l'idée de la cup, et je suis restée avec mes tampons.
Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ...
Je vais bientôt emménager avec Chéri, et la perspective de dépenser pleins de fric dans des trucs dont je pourrais me passer parce que j'ai une alternative sous la main ne m'enchantait guère. Je venais déjà de sauter le pas des lingettes lavables et de l'éponge konjac, autant continuer sur ma lancée écologique et économique.
Et ça tombait bien, je venais de finir ma plaquette de pilule, je savais que dans trois jours ce serait le débarquement ...
J'ai donc ressorti ma cup qui n'avait pas bougé depuis un an, elle m'attendait patiemment dans son petit sac en simili-soie noire.
Le jour J, je l'ai sortit de sa poche, je l'ai lavée rapidement au savon, rincée doucement, avant de la plonger 5 minutes dans de l'eau bouillante pour la stériliser un peu. Une fois qu'elle fut refroidie, je l'ai prise délicatement, je lui ai coupé le "kiki" (grande, très grande idée, je me bénie de l'avoir fait, par contre faut y aller doucement pour ne pas risquer d'abîmer la cup), puis nous sommes allée aux toilettes pour un petit tête à tête, entre vagin et silicone. Romantisme quand tu nous tiens ^^.
Bon, je dois vous avouer que j'ai raté mon premier essai ... Oui, quand je vous dis que je ne suis pas douée, ce n'est pas juste pour me faire mousser ... faut dire que quand on n'a pas l'habitude, ce n'est pas évident, d'autant que même pliée, la cup est quand même plus grosse que mes gros tampons ...
Mais au deuxième coup, THE miracle quoi. THE révélation aussi : "ah nan mais comment c'est trop bien ! Purée je sens rien, s'trop énooooorme ! Oh putain je kiffe !" (oui, bon, okay, en vrai, j'ai juste fait la danse de la victoire dans le placard à balai qui nous sert de toilettes, en me cognant le coude contre le mur au passage).
Donc, une fois bien installée, la cup, c'est le pied ! Du bonheur siliconé dans le frifri j'vous dis ! On ne sent rien ! Enfin presque rien. Oui, parce que en fait, j'aurais du prendre la taille 1, je crois qu'elle aurait été suffisante (la taille 2 de la Fleurcup est, d'après ce que j'ai compris, et en tous cas quand je l'ai achetée il y a un an, la plus grande taille sur le marché). Parce qu'en fait, la taille 2 est un peu grande, et il est vrai que quand je contracte un peu mon périnée (et donc les muscles de mon vagin), je sens très légèrement la cup. MAIS si je la sens, ce n'est en rien désagréable. je sais qu'elle est là mais elle sait aussi se faire oublier. Car je précise quand même que je ne la sens que quand je suis assise ou couchée en position fœtale ET que je remue mes muscles de l'entrejambe, ce que je ne fais pas tout le temps non plus hein. mais bon, je tenais à être honnête : oui, parfois, on peut la sentir, mais franchement, c'est pas gênant du tout.
Et donc, le matin du jour J, ma cup était en place, et moi toute fière de ne pas avoir de ficelle qui pendouille (et qui se retrouve pleine de pipi comme les fois où j'oubliais de la relever quand j'allais aux toilettes pour autre chose que pour changer mon tampix), et la liberté toute la journée.
Oui, parce que la cup, elle se vide une fois le matin et une fois le soir, et basta. Mesdames, je vous présente liberté, tranquillité et féminité, concentrées dans du silicone ne forme de cloche !
Mais donc, le soir, avant le dodotage, il a bien fallu que je la ressorte, cette drôle de bestiole. Et de fait, je comprend que les réticentes du "mettage de doigts dans le vagin" soient rebutées par la cup (et aussi celles qui n'aiment pas la vu du sang tout chaud ...). Ah ça, faut vraiment pas avoir peur d'y mettre les doigts, et de se retrouver par la même occasion avec du sang partout (si si, rappelez-vous, je ne suis pas douée, quoique je n'y ai eu droit que le deuxième soir, au cadeau gluant et sanglant entre les doigts, et encore, parce que j'avais été trop vite et que j'avais trop penché la cup dans le mauvais sens). Mais j'ai aussi compris que j'avais vraiment eu raison de couper cette fiutu tige, parce que le retrait est vraiment facilité sans ce machin qui gêne et qui sert vraiment à rien (puisqu'il est carrément déconseillé de tirer dessus pour sortir la cup).
Le retrait de la cup, c'est tout con : on pénètre le frifri avec le pouce et l'index, on appuie sur le "cul" de la cup pour annuler l'effet ventouse (la partie la moins évidente), et quand on sent que la cup est prête à être dégagée, on tire doucement en "tortillant" la cup tout en poussant légèrement avec les muscles du vagin (un peu comme pour aider le tampon à sortir, ou, paraît-il, comme un accouchement - la bonne blague). Bien sûr, faut pas être bourrine, faut pas tirer d'un coup sec, et faut garder la cup la "tête" en haut. Et faut faire ça au-dessus de la cuvette, parce que le côté pas ragoûtant de l'affaire, c'est que du sang peut s'écouler du vagin à ce moment-là ... Penser à avoir sous la main des lingettes intimes est une très bonne idée (oui, je me bénie encore d'y avoir songé). Après c'est tout con : on vide la cup, on la nettoie avec les moyens du bord (si possible avec de l'eau), et hop, on remet le bazar en place, ni vu ni connu. Bon, okay, c'est pas hyper ragoûtant, c'est certains, mais franchement, ça me fait pas peur, et puis c'est pas si horrible que ça.
Moralité : la cup et moi, c'est un mariage pour la vie !
Et vous, tentée par le cup ou déjà dans cette grande aventure ?