Pour ne pas prendre mon électorat en traître et tenir mes promesses, j'invite donc tous mes sujets du mois à plancher sur mon thème fétiche: l'oxydation ménagée. "Oxydatif? Et alors?" Derrière cet intitulé, qui pourrait paraitre rébarbatif, voire incompréhensible, devraient être débouchés des vins passionnants, d'horizons divers et variés. J'espère, bien sûr, que l'on se régalera de quelque clavelin de jaune jurassien de derrière les fagots, mais le Jura ne sera pas seul en course. Qu'ils soient élevés sous voile ou non, on devrait trouver des vins merveilleux en provenance de toute la France, mais aussi d'Espagne et peut-être d'ailleurs, mais là, je connais moins. Selon Patrick Meyer, l'excellent vigneron du domaine Julien Meyer, à Nothalten, Alsace, l'élevage oxydatif aboutit à un véritable affinage de l'alcool, qui permet de boire, dans une version parfaitement sèche, un vin à la matière particulièrement riche qui serait difficilement buvable autrement. Un élément clé pour la compréhension de ce type d'élevage amenant à l'élaboration de petits chefs d'oeuvre, des monuments de vin le plus souvent destinés à la gastronomie et/ou à la méditation.
Sont donc concernés par ces VDV n°4:
- les vins du Jura, évidemment, jaunes ou blancs, élevés sous voile,
- les oxydatifs insolites existant dans toute région; ce sont principalement des vins blancs à base de Chenin ou Chardonnay ou Roussane ou Marsanne ou Mauzac, voire Riesling -j'en connais- Pinot gris ou autre, que l'on peut trouver en Loire ou dans le Sud de la France, mais aussi ailleurs (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Sud-Ouest,...). Il en existe même des versions moelleuses ou liquoreuses. A titre d'exemple, on pourra se documenter ici.
- les vins rouges mutés du Sud de la France, Banyuls, Rivesaltes, Maury, qui développent des notes sublimes de Rancio du fait de leur élevage oxydatif (sont donc exclues les versions dites Rimage ou Vintage, non oxydatives),
- les vins mutés espagnols type Jerez, certains Montilla-Moriles (vins liquoreux à base de Pedro Ximenez), et les Porto Colheita, ce qui devrait permettre une large participation de nos amis ibères (n'est-ce pas, Joan?),
- et tous les autres, du monde entier, d'Italie, des USA, du Canada et même de Suisse, pourquoi pas! Seule condition, que l'on puisse m'assurer qu'ils ont été élevés selon ce concept d'élevage très long, plus ou moins en vidange.
- Sont exclus les vins blancs bourguignons oxydés prématurément en bouteille, on parle bien ici d'élevage oxydatif et pas d'accident de bouteille. Je prie nos amis les vignerons bourguignons de bien vouloir m'excuser pour cette petite pique amicale.
Bonne chasse et bonne dégustation!
Comptes-rendus à déposer le vendredi 29 juin à partir de 0 heure (heure de Paris), sur un blog personnel (en m'informant du lien), sous forme de commentaire faisant suite à ce billet, ou par mail à l'adresse obtenue en cliquant sur "Ecrivez-moi".
Objectif: faire au moins aussi bien, voire pas mieux, si ce n'est plus, que mes prédécesseurs.
I want you, for Olif's Oxydative Army!
Olif 1er, dit Le Grand (c'est pas moi qui le dis, c'est Estèbe!)